Se coordonner avant une éventuelle épidémie, c’est le message que souhaitait faire passer ce mardi les autorités publiques.
Si le niveau d’alerte 2B n’évolue pas – ce niveau est le dernier avant les degrés d’alerte 3, 4 et 5 considérés comme épidémiques – les autorités se préparent néanmoins à une évolution défavorable dans les prochains jours.
Le stade épidémique commence au niveau 3 (basse intensité) jusqu’à 5 (forte densité). « On en est pas encore là. On en est encore au niveau 2B, c’est ce qui a été décidé aujourd’hui », affirme le directeur de cabinet du préfet.
Sébastien Audebert a rappelé l’importance de la coordination entre services de l’Etat, de l’ARS et ses équipes de la lutte anti vectorielle – qui essayent de contenir la diffusion du virus – et puis des collectivités, dont les intercommunalités « car elles ont la compétence de collecte des déchets (et donc de destruction des gîtes larvaires), mais aussi du conseil départemental et régional qui font appel à de nombreux emplois verts dans les ravines. »
Le représentant du préfet, ainsi que le directeur de l’Agence régionale de santé, ont rappelé la nécessité d’une « mobilisation collective et coordonnée pour éviter une diffusion du virus ». Cela passera par le renforcement des actions de salubrité publique par les services techniques communaux et intercommunaux.
« On ne peut pas être derrière chaque Réunionnais »
Avant même que le niveau 2B n’évolue, l’ARS engage 20 contractuels supplémentaires, qui viennent s’additionner aux 120 personnes déjà mobilisées dans la lutte anti-vectorielle. Le SDIS engage aussi d’ores et déjà 40 pompiers, « parce que les sapeurs pompiers, contrairement aux équipes de la LAV, ont l’avantage de pouvoir intervenir pour faire des démoustications sans agrément particulier, contrairement aux équipes de l’Etat, car c’est prévu dans le cadre de leurs missions ». « En formation cette semaine, ils seront sur le terrain dès la semaine prochaine, en lien avec les équipes de l’ARS, sur les endroits qui sont les plus importants en matière de circulation de la dengue. On pense notamment à Saint-Paul. Et ils seront également présents aux côtés des équipes des communes et des associations », ajoute le bras droit du préfet.
« Les décisions prises cet après-midi seront déclinées dans les différents arrondissements, pour se tenir prêt, si la diffusion continue », entrevoient les pouvoirs publics.
« On ne peut pas être derrière chaque Réunionnais pour éliminer les gîtes larvaires. Il faut mener une mobilisation collective et une responsabilisation de la population également », a pour sa part invité Hélène Thébault, responsable service lutte anti vectorielle à l’ARS.
« Avec les passages pluvieux conséquents de ces dernières semaines, on a un contexte qui est très propice au développement de la dengue », ajoute le directeur de l’ARS François Maury. « Les agents de l’ARS sont en action depuis avril 2017. Mais mauvaise nouvelle, le virus a continué à progresser malgré l’hiver, certes à bas bruit », évoque le directeur de l’agence de santé.
Avec 131 nouveaux cas la semaine dernière, concentrés sur Saint-Paul, Saint-Leu, le Port et la Possession, l’extension de la circulation virale se poursuit. 324 cas de dengue ont été recensés depuis début 2018 à La Réunion.