Cette fois, l’Etat semble s’être préparé à l’arrivée de nouveaux demandeurs d’asile politique à La Réunion. En effet, l’OFPRA a dépêché des agents sur place, afin d’organiser la prise en charge des personnes et le respect de leurs droits (et des procédures). Car c’est essentiellement à cause ou grâce, selon, de vices de procédure que les 62 Sri-Lankais arrivés mi-décembre n’ont pas été reconduits à la frontière.
Les familles avaient été séparées, certains étaient placés dans un hôtel non reconnu comme lieu de détention, et les délais légaux n’avaient pas été respectés. Le Juge de la Détention et des Libertés leur avait donc donné droit à demeurer sur le territoire français durant l’instruction de leur demande d’asile politique.
Les 72 personnes arrivées hier arrivent dans un contexte différent, les autorités ayant appris de leurs erreurs. C’est l’Etat qui décide de la recevabilité d’une demande d’asile politique, il a 4 jours pour se prononcer, après « un examen approfondi » par l’OFPRA de leurs situations individuelles. Leur maintien en détention en zone d’attente peut être reconduit par le juge des libertés et de la détention, pour une durée maximale de 20 jours.
Les familles n’ont pas été séparées cette fois, elles sont placées dans la zone d’attente de l’aéroport de Gillot, tandis que les célibataires sont hébergés à l’hôtel Select. « C’était très difficile pour les femmes et enfants d’être séparés des pères, en territoire inconnu et ne parlant pas la langue », raconte une responsable de la Cimade. Les 72 demandeurs d’asile rejoindront-ils leurs compatriotes au centre d’accueil de la Croix-Rouge, ou auront-ils un billet retour vers un pays qu’ils fuient?