En février dernier, Bernard de Palmas, propriétaire terrien sur Sainte-Marie de 59 ans, avait été placé en garde à vue pour ne pas avoir respecté le code forestier en détruisant plus de 22 hectares de forêt dans les hauts de Sainte-Marie, dont une partie en plein coeur du Parc national. Une véritable saignée de 7 km de long sur 30 mètres de large en moyenne au sein de la forêt primaire.
L’affaire remonte au 5 octobre 2012, lorsque les techniciens de l’ONF et de la brigade de la nature océan Indien ont surpris l’exploitant agricole sur sa machine à chenille. Ce dernier avait défriché en toute impunité pendant des mois plusieurs hectares de forêt, causant une véritable « catastrophe écologique » pour l’ONF.
L’audience en correctionnelle de Saint-Denis se tenait cet après-midi. Une audience particulière car consacrée uniquement aux dossiers touchant l’environnement. « C’est la première fois à Saint-Denis qu’une telle audience se tient. D’autres se tiendront à date fixe« , précise le président du tribunal. Mais dès le début de l’audience, les avocats de la défense et de la partie civile demandent un renvoi. Une demande acceptée par le tribunal et le procureur de la République. « C’est un dossier à enjeu« , souligne Pierre Martello, procureur en charge des dossiers environnement.
Suite au renvoi du procès, le procureur a insisté sur la nécessité pour le tribunal de se rendre sur place et constater de visu les dégâts. « Il faut prendre l’ampleur et la mesure du défrichement. M. De Palmas parle de 6 mètres de large, mais la réalité est tout autre. Je rappelle également qu’entre 45 et 47 espèces végétales protégées ont été détruites« , souligne-t-il. Une demande entendue par le tribunal qui procédera à une visite de terrain le 19 mars.
Quant au procès, il a été renvoyé au 11 juillet. A la sortie du tribunal correctionnel, Bernard de Palmas et son avocat n’ont pas voulu s’exprimer sur le fond de l’affaire. « Nous attendons la visite de terrain et l’audience technique qui se déroulera le 11 avril prochain« , explique Me Didier Antelme, conseil de Bernard de Palmas.
Pour toutes ces atteintes au code de l’environnement, Bernard de Palmas risque gros. Il pourrait écoper jusqu’à deux ans de prison et plus de 190 millions d’euros d’amende.