Liliane Reine Marie Gilberte Picot, épouse Accot, est née le 10 février 1932 à Saint-André, mais c’est à Saint-Denis qu’elle passe une grande partie de son enfance et qu’elle étudie au lycée Leconte de Lisle où elle décroche son baccalauréat.
En 1951, âgée de 19 ans, elle découvre le cirque où elle fait ses premiers pas d’enseignante au cours complémentaire, l’ancêtre du collège de Cilaos.
Elle confiait, dans un entretien au « Quotidien de la Réunion » en 1995 : « J’avais déjà fait le tour de l’île, mais je ne connaissais pas Cilaos. J’avais pris le train jusqu’à Saint-Louis, puis le car courant d’air. Il fallait presque trois heures pour monter jusqu’au village. La pluie s’est mise à tomber au niveau de Palmiste Rouge et les bâches avaient été rabattues. Si bien que ce n’est que le lendemain que j’ai découvert le spectacle féérique du cirque. »
Gilberte Picot découvrait Cilaos auquel elle allait de dévouer corps et âme pour le restant de ses jours. C’est à Cilaos qu’elle a effectué toute sa carrière d’enseignante, jusqu’à sa retraite, en 1982. Deux générations de Cilaossiens et de Cilaossiennes ont eu droit à ses cours. Parmi eux, Simon Lebreton, devenu à son tour enseignants, puis maire et conseiller général de Cilaos.
Elle, la native de Saint-André, se marie avec Irénée Accot, originaire de Saint-Denis. Lui a marqué de son empreinte l’histoire du cirque qu’il avait découvert en travaillant sur le chantier de l’hôtel des Thermes en 1932. Adjoint spécial, conseiller général, puis maire de Cilaos lors de la création de la commune en 1965, il est resté en poste jusqu’à sa mort, en novembre 1987.
Conseillère municipale sur la liste conduite par son mari en 1983, Gilberte Accot n’avait pas, de son propre aveu « la fibre politique ». Mais à la mort de son époux, en 1987, elle lui succède au conseil général. Durant son mandat, elle s’investit auprès de Jean-Jacques Mollaret pour la création de la Maison de la Montagne (devenue depuis Maison du Tourisme). Fortement attachée au terroir et aux traditions du cirque, elle a également apporté sa contribution à la création de la Maison de la Broderie. En 1992, à la fin de son mandat de conseillère générale, elle abandonne la vie politique et s’investie entièrement dans la vie associative cilaossienne. Que ce soit au Pays d’Accueil, à l’Association Familiale, à l’Association des Brodeuses ou à l’office du tourisme ou au sein de l’Association des Amis du Livre, de la Lecture et des Arts, elle se donnait corps et âme et ne ménageait pas son temps.
Femme d’engagements, Gilberte Accot, cultivait également l’art d’être mère et grand-mère. Elle aimait aussi les voyages, une façon pour elle de se frotter à d’autres cultures, d’autres modes de vie. Du Liban aux pays de l’Europe du Nord, de l’Inde à la Grèce, elle aimait la découverte de nouveaux horizons et racontait volontiers avoir été enchantée d’un voyage dans le Périgord, effectué en 1994 avec l’Association Familiale de Cilaos…
Tsilaosa, « le pays que l’on ne quitte pas ». Tout comme son mari, Irénée, Gilberte Accot était venue à Cilaos pour enseigner. Elle s’y est mariée et n’a plus quitté le cirque jusqu’à son dernier souffle…
Gageons que le nouveau maire de Cilaos saura rendre à Gilberte Accot l’hommage qu’elle mérite en attribuant son nom à un lieu public, et pourquoi pas à une école…
Légende : Gilberte Accot, enseignante, femme politique, une figure du cirque qui s’éteint.(Photo Nazira Karodia)