Chauffeur de bus, éboueur puis menuisier et enfin gardien, au cours de sa carrière au sein de la mairie de St-Joseph, Mario Galtier a exercé plusieurs métiers, « en étant toujours particulièrement investi », confie sa femme.
Pourtant, depuis 2009, les choses vont de mal en pis. « Il était harcelé », explique l’un de ses fils. Il a été arrêté durant 3 ans avant de reprendre et d’être déplacé dans un nouveau service en 2014. Là, « quasiment quotidiennement », Mario Galtier aurait subi des brimades, pressions et humiliations.
Avant d’être accusé du vol du ventilateur, l’agent municipal aurait déjà été mis en cause dans le vol d’un sac survenu le 20 décembre 2017, « mais ce jour-là mon père ne travaillait même pas ». Les orientations politiques différentes de la majorité actuelle seraient en cause d’après la famille.
« Une faute inexcusable de l’employeur »
Ce n’est que près de 6 mois plus tard, à travers un courrier de la mairie que Mario Galtier apprend qu’il risque une mise à pied de 6 mois sans solde pour le vol d’un ventilateur mural qui se serait produit le 21 décembre 2017. « D’un sac on est passé à un ventilateur. Il n’a pas pu supporter cette nouvelle accusation et maintenant notre papa n’est plus là ».
La famille, soutenue par le SAFPTR, entend « continuer le combat pour que la mairie reconnaisse son erreur » et compte porter plainte pour harcèlement. Pour le syndicat, « ce drame humain est le résultat d’une faute inexcusable de l’employeur qui ne peut ignorer la situation de stress dans laquelle se trouvait cet agent », fragilisé après une tentative de suicide en juin dernier. « Nous sommes très préoccupés par les risques psychosociaux qui augmentent dans les collectivités à La Réunion sans qu’aucune réponse de l’autorité hiérarchique ni judiciaire ne soit apportée », déplore Yanis Huet , vice-président du SAFPTR.
« Il y a eu un vol de ventilateur en flagrant délit et des aveux de l’agent devant deux témoins », assure-t-on du côté de la mairie. Un rapport a été rédigé et « une procédure disciplinaire a minima a été lancée tenant compte de la fragilité de l’agent qui disposait d’un mi-temps thérapeutique ». Pour la collectivité, Mario Galtier n’a pas apporté les éléments de contradiction comme le prévoit la procédure et finalement aucune sanction n’a été prise.
En arrêt maladie, Mario Galtier, âgé de 53 ans, devait reprendre le travail mardi 31 juillet. Hier, il a été inhumé.