On connait l’attrait des Réunionnais en matière d’informations pour les cyclones… et les élections. C’est à ces occasions que nous battons des records de fréquentation sur Zinfos.
C’est justement cette période que les syndicats de Réunion 1ère (CGT, CFDT et FO) ont choisi pour déclencher une bonne grève illimitée comme au bon vieux temps. Tous ces syndicats sont donc en grève depuis jeudi, ce qui se traduit par une absence de journaux de l’écran et l’annulation du débat télévisé de ce soir sur les résultats des élections départementales.
Diantre ! Pour en arriver à cette extrémité, fallait-il que les choses soient graves ! Y avait-il des emplois en jeu? Non. Ah bon? Une remise en cause du statut des employés et des avantages dont ils bénéficient? Non plus…
Quelle était alors la raison de cette grève qui dure depuis quatre jours et qui empêche Réunion 1ère de remplir son office de service public aux Réunionnais? Les syndicats ne le présenteront pas de cette façon, même si le résultat est le même, mais la dernière revendication non satisfaite est le départ immédiat du directeur Gilles Vaubourg. Lequel directeur part à la retraite dans trois mois !!! Trop fort !
D’autant plus fort que les syndicats de Réunion 1ère se sont toujours défendus de vouloir pratiquer la co-gestion de l’entreprise…
Bien évidemment, tout cela ne peut que profiter au concurrent privé, Antenne Réunion. Petite anecdote pour résumer la situation actuelle : le Quotidien de ce jour a consacré un petit article pour annoncer la grève et sa conséquence, l’absence de débat télévisé sur les résultats des élections. Et il suffisait de tourner la page pour tomber sur une pleine page de publicité pour vanter le même débat sur… Antenne Réunion.
Je suis prêt à prendre le pari que la principale conséquence de tout cela sera une nouvelle baisse d’audience pour la télé et la radio dans le prochain Médiamétrie. Mais cela importe peu aux grévistes : ils sont payés en fonction de la grille de leur convention collective majorée de 73%, et non pas en fonction de leur taux d’audience.
Dans leur esprit, ils continueront à être payés demain, même s’ils n’ont plus du tout d’audience. Pas si sûr… Il arrivera peut-être un jour où le gouvernement ou les parlementaires trouveront que la danseuse leur revient trop cher au regard des résultats obtenus. Et là, il ne leur restera plus que leurs yeux pour pleurer…
