Un débat est un moment clé dans une campagne électorale. Chaque candidat s’y prépare avec ses proches, affine ses arguments, anticipe les attaques de ses adversaires pour trouver la parade et prépare ses propres piques.
Hier soir, les trois candidats encore en lice pour le second tour jouaient donc gros sur le plateau d’Antenne Réunion. Très clairement, deux en sont sortis grands vainqueurs, tandis que le troisième a été, n’ayons pas peur des mots, pitoyable.
Pour moi, deux candidats ont marqué des points. Le premier a été Michel Vergoz. Très à l’aise derrière un micro (et pour cause…), il a su défendre ses arguments avec brio, sur la base d’un programme crédible.
Juste derrière, presque sur la même ligne, Didier Robert, d’un calme étonnant, défendant avec conviction chaque point de son programme. Après un mois de campagne électorale, l’argumentaire était bien huilé et même les questions sur le cumul des mandats ne l’ont pas mis en difficultés.
Reste le cas Paul Vergès. Apparemment, le président sortant de la Région a fait ses comptes et a pris conscience que la seule façon pour lui de gagner est de prendre un quota important de voix au PS, en plus d’un énorme effort des abstentionnistes du premier tour. C’est la raison pour laquelle il a passé son temps à essayer de convaincre les téléspectateurs qu’il fallait voter utile en sa faveur, que Michel Vergoz était le complice de Didier Robert et même que le candidat socialiste était complice de la politique de Nicolas Sarkozy…
S’il ne l’avait répété qu’une ou deux fois, on aurait encore pu comprendre, même si la ficelle était grosse. Mais il l’a répété des dizaines de fois, provoquant à chaque fois l’hilarité des autres candidats et même celle de Jean-Marc Colienne, pourtant réputé pour son sérieux.
Ce comique de répétition, à force, en est même devenu gênant, un peu comme si on avait en face de soi un vieux tourne-disque rayé répétant sans cesse la même phrase. A un moment, j’ai même eu envie de me lever pour donner un coup de pied dans la télévision, pour aider le disque à aller à son terme…
Quand enfin le générique de fin nous a délivré du supplice, je n’avais qu’un mot en tête : « Pitoyable« …