Des pièges létaux destinés aux chats harets devraient être déployés dans les secteurs de Roche-Écrite, Bras des Étangs, Grand Bénare, Rivière des Remparts et Bras de la Plaine à compter de juin prochain. C’est en tout cas ce que prévoit un nouveau projet d’arrêté du directeur du Parc, « dans le but de limiter l’impact lié à la présence de ces chats » sur le périmètre des sites de nidification du Tuit-tuit, du Pétrel noir de Bourbon (en danger critique d’extinction) et du Pétrel de Barau (en danger d’extinction).
« Le chat haret s’attaque aux oiseaux échoués, aux oisillons et aux oiseaux adultes. Il est présent au sein même des colonies de ces oiseaux rares, dans des endroits parfois inaccessibles pour l’Homme », explique le Parc national, qui précise : « La stratégie de régulation de l’impact des chats sur les colonies comprend plusieurs méthodes comme des actions de stérilisation gratuite ou encore la pose de cages de capture avec remise des animaux capturés à la fourrière, à chaque fois que cela est possible. Le recours aux pièges létaux est strictement limité dans l’espace et le temps, pour réguler la présence de quelques individus qui pénètrent dans les colonies les plus inaccessibles. »
Les pièges létaux, de type Timms Trap, sont mis au point en Nouvelle-Zélande. Ils fonctionnent avec un appât. « Si un chat haret cherche à attraper l’appât, le piège se déclenche et provoque une mort rapide de l’animal. Ces pièges seront utilisés uniquement dans le cadre de la conservation du Pétrel de Barau, du Pétrel noir de Bourbon et du Tuit-tuit, dans des sites difficilement accessibles, comportant un intérêt de conservation majeur », assure le Parc.
Une méthode violente que justifie le Parc : « Les pièges létaux sont intéressants car ils permettent de réduire la souffrance animale. Lorsque les dispositifs de capture sont situés sur des sites trop éloignés, le chat peut rester plusieurs jours en cage sans bouger, ni manger. Il est ensuite transporté à dos d’homme, ce qui provoque une grande source de stress pour l’animal. Ils sont ensuite euthanasiés par un vétérinaire car impossible à adopter. »
Le chat haret est une « espèce » de chat particulière. « Il s’agit d’un chat auparavant domestiqué qui est revenu à l’état sauvage et donc différent des chats errants qui restent au niveau des villes et villages et qui gardent un contact avec l’humain. »
« L’inertie de l’Etat face à l’errance »
Pour le Parc, la fin justifie les moyens. « En 2017, l’action combinée de pièges conventionnels et de pièges létaux a permis de réduire de 71% le nombre de cadavres de Pétrels de Barau découverts. Le succès reproducteur pour cette espèce a atteint les 70% ».
Sur le fondement de l’arrêté préfectoral de 2017, 82 pièges létaux ont été déployés dans des zones inaccessibles pour l’Homme. « Huit chats harets ont été piégés. En 2020, 3 chats ont été piégés. On estime que l’utilisation de pièges létaux a sauvé près de 700 Pétrels », est-il précisé. L’arrêté devrait entrer en application en juin 2021, soit, avant le début de la saison de reproduction des oiseaux concernés.
Si la protection de ces oiseaux protégés est une nécessité, plusieurs associations de protection animale contestent la méthode utilisée, prônant une gestion en amont des populations de chats plutôt que leur mise à mort.
Pour mémoire, en 2017, One Voice avait déposé un [recours en référé contre l’arrêté préfectoral]urlblank:https://www.zinfos974.com/Abattage-de-chats-sauvages-Le-recours-de-One-Voice-examine-ce-mercredi_a111870.html autorisant le Parc à réguler les populations de chats, estimant que d’autres moyens pourraient être employés, fustigeant « l’inertie de l’Etat face à l’errance ». [Mais la requête avait été rejetée]urlblank:https://www.zinfos974.com/Capture-de-chats-sauvages-La-requete-de-One-Voice-rejetee_a112108.html .