Ismaïla I. a réponse à tout et ment comme il respire. Il propose carrément à la juge du tribunal correctionnel de le libérer sur le champ pour "collaborer avec les enquêteurs et balancer son fournisseur". Le 12 mai dernier, il est interpellé par les policiers du Port à Ti Carré, un point de deal dans leur ligne de mire à la Rivière-des-Galets.
Dans sa sacoche, des cachets d’ecstasy et de l'espèce. Le vingtenaire se dénonce spontanément. Mais le plus intéressant se trouve dans la chambre de sa grand mère : plus de 3.000 euros en cash, des sachets d’emballage, une balance de précision et plus d’une dizaine de pilules interdites.
Il propose au juge de balancer ses fournisseurs
L’argent : "de vieux billets pour sa fille". Les cachets : "pour sa consommation personnelle", explique le dealer aux enquêteurs, avant de reconnaître son trafic et s’excuser pour le malaise qu’a fait sa pauvre grand-mère lorsque les policiers ont perquisitionné sa chambre à coucher.
À la barre, le Portois ajoute qu’il a quitté la métropole en 2018 après avoir été condamné pour des faits similaires et dans le but de se rapprocher de son enfant.
Mais les sirènes de l’argent facile que lui ont fait miroiter des personnes malintentionnées rencontrées dans des night-clubs ont eu raison de ses bonnes résolutions.
"C’est un petit poisson", tente l’avocate du prévenu jugé en comparution immédiate. "Il n’a rien compris suite à ses précédentes condamnations dont trois pour du trafic", enchaine le ministère public, intraitable.
Le tribunal a été moins sévère que les réquisitions de ce dernier : 1 an de prison ferme et un mandat de dépôt ont été prononcés. Ismaïla I. dort à Domenjod.