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De Dina Morgabin à La Réunion : Construction identitaire d’une région ultra-périphérique européenne dans l’océan Indien

De Dina Morgabin à La Réunion en passant par Bourbon et Bonaparte : Construction identitaire d'une région ultra-périphérique européenne dans l'océan Indien en 2043 au XXIème siècle : La Réunion du futur !

Ecrit par Tamim KARIMBHAY – le vendredi 05 juin 2015 à 16H08

Il ne faut pas oublier, sans faire de l’histoire spéculative, que le grand rêve français sur Madagascar s’éteint avec l’Indépendance de cette colonie. Et il est vrai que c’est grâce à la demande de l’indépendance de Madagascar que la petite colonie de La Réunion, (pourtant Département français depuis 1946), connut un développement réel qu’à partir des années 1970-80, car à en croire les anciens créoles réunionnais, il y avait la misère de 1946 à 1970 à La Réunion.

Je ne peux m’empêcher de parler pour interrompre le cours de l’histoire, et surtout apporter un éclairage sur ce que Madagascar représentait pour la France. Cette dernière s’intéressait évidemment jusqu’au bout à Madagascar. Une longue histoire idéologique, coloniale et par la suite même amicale unit ces deux pays, l’un moteur européen très actif et l’autre une perle magnifique dans l’océan Indien. C’est à la suite des mouvements de dé-colonisation de Madagascar, commencés, plus ou moins, depuis 1947, et concrétisés en 1960, que la France commencera à réorienter toute sa vision poli-tique, idéologique mais aussi géostratégique, sociale et économique de l’océan Indien vers l’île de La Réunion. Cependant, la France et Madagascar, c’est un long roman d’amitié. Ce sont deux destinées inséparables l’une de l’autre. La France aime Madagascar et Madagascar aime la France !

Cette petite escale à Tananarive nous a tellement enchantés, mais aussi émus, que cette ville est de-venue un peu, surtout pour les membres de ma famille, presque intime. En plus avec moi, ils ont eu droit, à des récits qui ne leur déplaisent pas du tout, à une petite histoire de la ville.

(…)

Chapitre XV

La petite île de La Réunion, je la porte dans mon cœur comme un médaillon. Et, pareillement à l’île de Nosy-Bé, j’aime beaucoup cet espace insulaire adoptif qui est ancré dans l’océan Indien, où baignent -dans le blanc des vagues et la force incolore des Alizées, entre le bleu de la mer et le rouge du volcan et des flamboyants, entre le vert des cryptomerias et des tamariniers, et même, depuis 2025, le blanc de la neige- les peurs des uns et les espoirs des autres.

L’histoire de cette île splendide -autrefois, d’abord connue sous le nom arabe de Dina Margabim, puis nommée Bourbon par les Français, ou encore île Bonaparte- renferme presque 600 années de chroniques politiques, économiques, culturelles et sociales remplies d’événements que chaque Réunionnais natif ou adoptif a appris à ne plus nier, ni ignorer. Chaque Réunionnais est désormais détenteur de son histoire passée et des « splendeurs et des misères » qui la composent. Car, c’est de cette façon, qu’il a réussi à mieux se connaître, pour pouvoir s’affirmer et saisir son identité insulaire, sa fierté française, sa notoriété et son appartenance à la communauté de citoyens d’une région ultra-périphérique européenne.

Par ailleurs, il est fier et n’éprouve plus de honte à mettre en valeur -à travers la coiffure, la musique, les vêtements- ses racines africaines, (angolaise, mozambicaines, zanzibarites, malgaches) ainsi que les influences asiatiques (culinaires et spirituelles) qui ont contribué, à enrichir son parcours identitaire et mentale, et qui lui ont appris à relativiser les échecs, à en tirer les leçons, tout en persévérant dans ses efforts et prospérant dans ses ambitions et ses rêves pour demain.

Je termine par la phrase remplie de sagesse, de mon grand-père paternel Selman Raja Chahar Khan :« L’instruction et la culture donnent de la dignité à la pauvreté, de la force et du respect à la tolérance, de la grandeur et des ailes à la liberté et, de la sagesse à la raison« .

Après 1994, c’est sur l’île de La Réunion que s’est écrite la suite de mon histoire, mes années de bonheurs en tant qu’étudiant, en tant que fondateur d’une famille et, en tant que professeur. Je rends hommage à cette île qui est devenue mon île porte-bonheur.

A l’aéroport de La Réunion le 21 avril 2043. Vijay, Kareena et Eléonore me donnèrent leurs impressions sur ce voyage a Nosy-Bé, qu’on venait de réali-ser ensemble.

– « Ce voyage qu’on vient de faire à Nosy-Bé, me dit Vijay nous a vraiment plu et a été très instructif pour notre identité ».

– « Tu sais papa, poursuivit Kareena. Ce n’était pas un voyage banal et touristique ! C’était un voyage dans le temps, à contre-courant. Papa, tu nous as permis, à travers ta mémoire, de braver l’irréversibilité du temps qui s’écoule et de le remonter grâce à l’autopsie de tes souvenirs« .

– « Qui a dit que remonter le temps c’était impossible ? » continua Eléonore.

– « Merci surtout, à vous les enfants de m’avoir permis de repartir sur les traces de mon enfance et quelque part de votre histoire ! Ce voyage fut merveilleux et c’est le plus beau cadeau d’anniversaire que j’ai eu« .

-« C’est avec joie que nous te l’avons offert, dirent les enfants. Ton passé, c’est vrai, c’est aussi notre histoire…et de plus, nous avions pu mettre des images, des paysages sur ton histoire et sur ce que tu nous avais raconté … Nous pourrons à notre tour, trans-mettre cette mémoire à nos propres enfants« …

– « Un jour, comme vous me l’aviez suggéré lorsqu’on a visité le cimetière à Nosy-Bé, je coucherai par écrit, cette magnifique aventure que je viens de vivre avec vous, dans les couloirs du temps et dans le sas de mes souvenirs. Ça me permettra d’occuper mon temps, pendant cette (j’espère !), longue retraite qui commence« .

J’étais content de retrouver ma maison. Plus que les pyramides d’Egypte ou les statues géantes moai, les mégalithes de l’île de Pâques, plus que les énigmes françaises – comme celles du vrai sexe du chevalier Charles Geneviève d’Eon, de Bernadette Soubirous ou l’assassinat éventuel de Napoléon Bonaparte -ou encore les arcanes mondiaux, comme celui du mythe de l’Atlantide, celui des messages impénétrables des Crânes de cristal, celui du Triangle des Bermudes, du monstre de loch Ness, des mystères des Templiers, de Rennes-le-Château, de la bête du Gévaudan, des Mystères archéologiques en Egypte, du suaire de Turin et des sociétés secrètes- j’ai toujours été fasciné par la construction des châteaux forts au Moyen-âge (XIème siècle-XIVème siècle). Ces forteresses militaires, ces centres de domination sur la paysannerie, ces cellules de pouvoir et ces lieux de vie pour les seigneurs – comme Gisors et Château-Gaillard en Normandie, Bonaguil dans le Lot-et-Garonne – m’ont toujours séduit. A cela, il faut ajouter, les châteaux de la Loire sous la Renaissance datant du XVIème siècle comme celui de Chambord, qui est le symbole du renforcement de l’autorité royale et un lieu des festivités du Valois François 1er, de ses favorites et de sa cour nomade, mais aussi un théâtre de guerres de religions sous Henri II et Catherine de Médicis. Ces châteaux m’ont toujours envoûté. Et, évidemment, celui qui reste insolite est le château du Roi-Soleil des XVIIème-XVIIIème siècles. Versailles ! Comme les autres châteaux, je l’ai visité en 2014. C’est paradoxalement, non seulement, le symbole par excellence, de l’apogée de la monarchie absolue de droit divin et de l’affirmation de l’autorité, et de la centralisation du pouvoir par le descendant des Bourbons Louis XIV, mais également, l’emblème de la décadence et de la chute brutale de la monarchie française, d’abord sous Louis XV et surtout sous Louis XVI et Marie Antoinette d’Autriche durant la Révolution.

Cette Histoire de France, quelle belle Histoire ! Elle m’a toujours charmé, elle m’a toujours ensorcelé. Elle est magnifique et c’est notre fierté. J’avais fait faire des répliques architecturales entières de ces châteaux, en format réduit pour mes petits enfants. Ces répliques trônaient majestueusement dans notre cour. Sur le mur de notre jardin, sur la façade de la maison, et du sol de la terrasse, des trompe-l’œil apportaient une touche particulièrement ravissante et conviviale à notre de-meure… Durant toute ma vie, j’ai essayé de vivre et réaliser chacun de mes rêves jusqu’au bout car je sais que la Vie est courte et que, comme le disait si bien Victor Hugo « on passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et l’autre moitié à quitter ceux qu’on aime« .

Extraits du roman « Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire »

De Dina Morgabin à La Réunion en passant par Bourbon et Bonaparte : Construction identitaire d’une région ultra-périphérique européenne dans l’océan Indien en 2043 au XXIème siècle : La Réunion du futur !

Pour qu’écrire, se questionner, avoir l’esprit critique et le doute méthodique, le goût de transmettre et enseigner restent toujours des plaisirs partagés pour nous tous !

Article rédigé par Tamim KARIMBHAY professeur, historien et romancier auteur d’une monographie culturelle et historique d’un espace culturel et touristique insulaire dans l’océan Indien et le canal du Mozambique : Nosy-Bé : Âme malgache, Cœur français et du roman autobiographique et géopolitique : un hypertexte polyvalent et visionnaire : Année 2043 : Autopsie D’une Mémoire à contre-courant.

 

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