Revenir à la rubrique : Communiqué

David Lorion sur le statut de l’ONF : « Attention à nos forêts ! »

Longtemps, les « Eaux et Forêts », puis l’Office National des Forêts (ONF) ont veillé sur ce patrimoine végétal fragile de cent mille hectares que constituent les grandes forêts d’altitude, domaniales, départementales et celles appartenant aux collectivités territoriales. Un « hot spot » de biodiversité, l’essentiel du Parc national, un label international du Patrimoine mondial […]

Ecrit par Zinfos974 – le vendredi 31 août 2018 à 16H18

Longtemps, les « Eaux et Forêts », puis l’Office National des Forêts (ONF) ont veillé sur ce patrimoine végétal fragile de cent mille hectares que constituent les grandes forêts d’altitude, domaniales, départementales et celles appartenant aux collectivités territoriales. Un « hot spot » de biodiversité, l’essentiel du Parc national, un label international du Patrimoine mondial de l’Unesco, montrent aujourd’hui que cette forêt réunionnaise est désormais protégée et accessible, grâce au travail réalisé durant de nombreuses décennies par les agents de l’ONF.

Comment imaginer La Réunion et son avenir touristique, sans ses sites touristiques des bords des remparts, ainsi que ses sentiers de grandes randonnées ? Il faut aujourd’hui non seulement rendre hommage au travail effectué par ce personnel mais, surtout alerter les pouvoirs publics sur l’avenir du modèle de cette structure.

Placé sous le régime d’Établissement Public Industriel et Commercial (EPIC), l’ONF est actuellement confronté à une restructuration liée à une stratégie globale de  développement. Lors des récentes déclarations de son Directeur, l’équilibre budgétaire a été mise au coeur des préoccupations de l’organisation (diminution du personnel  notamment des ouvriers, vente des maisons forestières, baisse des dotations). Ces grandes forêts d’altitude tropicales ne peuvent en aucun cas être comparées aux forêts hexagonales d’île de France, de Lorraine ou des Landes dont une grande partie de recettes provient de la vente des produits du domaine, notamment du bois. Certes les deux principales espèces commercialisées (le Cryptoméria et le Tamarin des hauts) et traitées par la scierie de Bourbon à St-Benoît génèrent des recettes, mais, en aucun cas ce modèle ne permettra la pérennisation de l’ONF à La Réunion et à Mayotte.

L’inquiétude peut être encore plus grande quand on connaît les nuages qui s’amoncellent au dessus de l’ONF. Le climat social de cet établissement public n’a jamais été aussi tendu  sur le plan national que local.

Le problème des retraites des agents payés par le budget de l’ONF va peser également sur le déficit budgétaire et restreindre in fine les nouvelles embauches. La fin des contrats aidés, qui représentaient plus de 500 personnes par an recrutés par le Conseil départemental, va nécessairement limiter les possibilités d’intervention et les travaux sur les sentiers pédestres, les pistes forestières, équestres et les aires d’accueil. Depuis quatre ans le nombre d’ouvriers en contrats privés a baissé de 25% alors que La Réunion accueille de plus en plus de visiteurs, de touristes amoureux de nature, de randonnées et de grandes courses de montagne.

Sans réaction forte de la part de l’Etat et des collectivités territoriales pour le maintien des capacités d’intervention de l’ONF, nous nous privons d’une gestion expérimentée, efficace et impliquée dans la préservation de ce patrimoine. La lutte contre la défense des feux de forêt, les techniques de génie civil douces de stabilisation contre l’érosion, le rétablissement des sentiers après les cyclones, la sécurisation des abords des passages fréquentés, la lutte contre les espèces envahissantes qui colonisent et étouffent les espèces endémiques, sont autant d’interventions qui requièrent une connaissance spécifique de ce milieu.

La gestion de cette forêt, biotope de la biodiversité, relève de la compétence de l’ONF qui dispose dès lors d’une responsabilité environnementale, sociale et économique. L’Etat, quant à lui a l’obligation de donner à cet Établissement Public les moyens de son action par le maintien du patrimoine végétal. Une grande partie du développement touristique de La Réunion est à ce prix.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

FAZSOI : Clap de fin pour l’exercice Papangue 2024

Les Forces Armées dans la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) et ses forces partenaires de la Commission de l’Océan Indien (COI) se sont entrainées pendant près d’une semaine sur une opération de résurrection fictive, en mer, sur terre et dans les airs. 

Huguette Bello reçoit le président de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts

La présidente de Région a exposé les enjeux stratégiques du développement de La Réunion au président de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts, mais aussi au directeur de la Banque des Territoires, ainsi qu’au directeur régional de la Caisse des Dépôts/Banque des territoires et au directeur régional adjoint de la Caisse des Dépôts/Banque des territoires.