Il y avait quelque chose de magique, ce matin lorsque Danyel Waro, chanteur de maloya, s’est transformé en Danyel Waro, conteur. Dans une salle bien remplie, les petits devant, et les adultes, plus loin, Danyel Waro a été lui-même. Exceptionnel.
Sa simplicité, son naturel et sa verve mesurée ont frappé juste. Il a vite parlé de ce qui intéressait son jeune public : les jeux “lontan : lo couru, capsule, canette…”
L’auteur-compositeur a aussi appris aux jeunes musiciens du Petit conservatoire de Champ-Borne, et à l’ensemble des spectateurs, le jeu du “z’haricot”. “Nou té frotte un côté le z’haricot puis nou té lance. C’était not’ dès”.
Danyèl Waro a aussi abordé le thème dans la misère “dan lontan. Nou té mange maïs, manioc, patate. L’avait pou manzé, c’était pas ça la misère, la misère c’est quand la point pou manzé”.
Le chanteur a également parlé de l’éducation. “Papa i voulait que nou écoute la musique, que nous té joué. I fallait que nous té mèt le jeu dans nout tête. Mais quand ou lé marmaye, mêm quand où lé dan champ canne, ou amuse à ou”.
Et Danyel Waro s’est amusé avec son public, au son du maloya. “Li la secoué son caïambe, comme i secoue la vann pou vann de riz”. Les enfants ont fait les gestes. Danyèl Waro leur a expliqué comment bien le faire.
Au fond de la salle, Stéphanie Prie, directrice du Petit conservatoire de Champ-Borne, plus nostalgique que mélancolique, avait les pommettes rouges d’émotions. “C’est vrai, je me retrouve dans ce qu’il évoque. Danyèl Waro a vraiment beaucoup de valeurs à transmettre”.