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D’Edéna à Zac Renaissance : quel avenir pour notre patrimoine économique ?

L’éditorialiste du journal « Le Quotidien » nous interpellait récemment, à l’occasion de la vente d’Edena à des Mauriciens, sur la captation d’une bonne partie de la valeur ajoutée créée à la Réunion par des opérateurs extérieurs agissant sur notre territoire. « Le Quotidien »  nous a  permis aussi de nous faire prendre conscience de cette autre réalité : […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 24 novembre 2015 à 08H41

L’éditorialiste du journal « Le Quotidien » nous interpellait récemment, à l’occasion de la vente d’Edena à des Mauriciens, sur la captation d’une bonne partie de la valeur ajoutée créée à la Réunion par des opérateurs extérieurs agissant sur notre territoire.

« Le Quotidien »  nous a  permis aussi de nous faire prendre conscience de cette autre réalité : « Un euro sur trois des dépenses des  Réunionnais tomberait dans l’escarcelle d’un groupe extérieur  » et au vu des autres projets envisagés, il n’est pas irréaliste de dire que bientôt ce serait 2 euros sur 3…

La question que  nous devons nous poser face à cette situation est la suivante : notre économie fait-elle aussi partie de notre patrimoine et que nous restera-t-il si nous ne réagissons pas ?

Certes, sur le plan purement économique et concurrentiel, il n’y a pas forcément grand-chose à faire ou à dire aujourd’hui. Le plus grand, le plus fort ou le moins scrupuleux gagne,  et continuera de grappiller des pans de l’économie réunionnaise.

Or,  l’histoire nous a démontré que la présence locale d’entreprises extérieures ne dure par nature que le temps des bénéfices qui, notons-le au passage, n’ont pas non plus tout naturellement, vocation à rester sur le territoire.

Qu’adviendrait-il alors si l’économie dominée par ces entreprises se dégradait au point de les voir se retirer en masse ?

 Si ce patrimoine et la valeur ajoutée qu’il crée continuent de nous échapper, quels investissements garantiraient notre avenir et surtout celui des prochaines générations ?

Les richesses créées par les entreprises quelles qu’elles soient, devraient en premier lieu profiter au territoire sur lesquels elles l’ont été.

Il nous revient donc et à nous seuls, de renforcer l’ancrage territorial qui fera  que l’essentiel de la richesse créée servira notre île. 

A l’évidence, des entreprises dont les dirigeants sont ancrés dans notre territoire ont nécessairement plus que d’autres une responsabilité sociétale dans la durée. Naturellement, elles intègrent les préoccupations sociales, environnementales dans leurs activités. L’histoire de ces entreprises et celle de notre île sont intimement liées. Les marges dégagées sont réinvesties localement.

Développons-nous donc  nous-mêmes, avec, mais non pour l’extérieur. Nous avons démontré notre capacité à le faire.

Il ne s’agit pas cependant de nous enfermer, bien au contraire, profitons, dans des partenariats « gagnant-gagnant », de ce que d’autres peuvent nous apporter, mais cela ne pourra pas se faire dans une logique de prédation.

Protégeons, valorisons, et sauvons ce patrimoine économique, comme nous protégeons les autres pans de nos patrimoines.

Dans cette logique déterminante pour notre avenir, il me parait hautement souhaitable pour la préservation de ce patrimoine, qu’une donnée relative à l’engagement au profit du territoire soit systématiquement intégrée aux critères de décision.

Dans cette perspective, par exemple,  la volonté et le dynamisme  pour le développement économique de Saint-Paul sont  à saluer avec, notamment, la future zone commerciale « La renaissance ».

 Mais, après EDENA et bien d’autres, notre patrimoine économique peut être  à nouveau exposé dans ce projet.
En effet, faisant  référence cette fois ci à un article du « JIR », il y aurait en compétition Carrefour, qui appartient au groupe Hayot,  et  Leclerc, qui appartient à deux familles réunionnaises dans la grande distribution depuis plusieurs générations.

L’engagement de ces dernières dans la vie locale n’est plus à démontrer.

 Il se traduit notamment par des initiatives sociales portées par des associations comme l’Ecole de la 2nde chance,  des associations en faveur de la solidarité,  ou encore en faveur des très petites entreprises ayant adhéré au programme « Alliances Locales » ou enfin, dans « l’école de la transformation » (association intervenant entre autre dans la formation à la création d’entreprise de cadres demandeurs d’emplois).

Dans ce projet, ne devrait-on pas évaluer aussi  le niveau d’engagement dans la société locale du second postulant avant de décider?
 
L’occasion est en l’espèce, donnée aux décideurs politiques d’afficher, bien entendu dans le respect des règles administratives, leur détermination pour que vivent notre île, nos entreprises réunionnaises et les générations à venir, en prenant en considération cette donnée déterminante pour l’avenir de notre île.
 
Pour ma part, sur ce critère fondamental, mon choix est fait. Mais je ne suis pas le décideur

Alix SERY
Un réunionnais soucieux du devenir de son île dans la durée
 

 

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