Mieux vaut tard que jamais. Sans doute touché par les centaines de femmes aujourd’hui sans travail, sans indemnités et sans avenir professionnel, allant du Département aux AGS, mendiant un minimum de respect et d’humanité pour eux-mêmes et leurs enfants, Cyrille Melchior a adressé un courrier à la présidente du Conseil général, dans lequel il demande à Nassimah Dindar de “réunir en urgence la Commission permanente”.
Cyrille Melchior souhaite que des précisions soient apportées à la situation actuelle. “Le 16 décembre 2009, le Conseil général a voté à l’unanimité la création de 1.000 CDD. La liquidation judiciaire de l’ARAST a laissé 1.200 travailleurs sociaux sur le carreau. Il est important de savoir aujourd’hui combien d’entre eux ont obtenu un CDD, combien il en reste à concrétiser”.
“Cela devrait permettre ensuite d’établir la liste des ex-salariés de l’ARAST qui n’auront pas de CDD au Conseil général, ainsi les AGS sauront quels sont les ex-employés à indemniser rapidement”. Ce vœu pieu de Cyrille Melchior est une demande faite depuis le 16 décembre par les anciens travailleurs de l’ARAST. En vain.
Deux raisons à cette attitude. La première : si le Conseil général accède à cette demande des AGS, implicitement, la collectivité locale confirme un transfert des missions et des ex-employés de l’ARAST vers le GIP – SAP (Groupement d’intérêt public de service à la personne). Cela signifie que les AGS sont en droit de réclamer l’argent avancé pour payer les derniers salaires de l’ARAST et les indemnités.
Le Département devrait rembourser alors plusieurs millions d’euros aux AGS, sans doute bien plus que cela aurait coûté de sauver l’ARAST. Ce qui serait désastreux pour l’image de Nassimah Dindar qui souhaite également s’engager dans la campagne des Régionales.
Ce qui amène la deuxième raison du refus du Conseil général d’établir la liste des ex-salariés de l’ARAST : les 1.000 CDD ne sont pas destinés aux ex-travailleurs de l’ARAST. La formation d’aides à domicile, animé par MM. Maillot, Monmar Lo et Dorseuil, et interrompu mardi par une soixantaine de manifestants, montre bien que Nassimah Dindar prépare son bas de laine pour les Régionales et a postériori son avenir aujourd’hui incertain, au Sénat.
Et ce ne sont pas les cris de quelques mères de famille qui vont empêcher Nassimah Dindar, première responsable de la politique familiale et sociale de La Réunion, de décrocher en 2011 un fauteuil dans un autre palais, celui du Luxembourg à Paris, pour bien se reposer et ne plus entendre – enfin ! – les hurlements incessants et les pleurs dérangeants de ce petit millier de Réunionnais, mendiant un travail ou des indemnités, un peu de respect, de dignité et d’humanité pour eux et leurs enfants…