Le président de la République s’est exprimé ce jeudi soir sur la crise requin. Retenons son souhait d’une nouvelle accessibilité à l’océan d’ici 2022, ce qui mettrait un terme à l’interdiction en vigueur.
Emmanuel Macron a planté le décor de « conflits d’usages ». « On veut préserver la biodiversité et à côté de ça il y a des surfeurs qui se font attaquer. Je crois qu’aujourd’hui, les populations de requins qui se sont reconstituées, tendent à prouver qu’on a préservé la biodiversité », et sans afficher d’opposition notable sur le fait de poursuivre les prélèvements. Une fois encore, sur ce sujet, le président a pris de la hauteur en ne se substituant pas aux décisions préalablement prises par les collectivités locales et la préfecture. Emmanuel Macron souhaite voir les choses « s’améliorer d’ici à 2022 » avant de mettre fin à l’interdiction de baignade et de toutes les activités nautiques hors lagon.
Voilà en effet quasiment sept années qu’une interdiction préfectorale de baignade a été publiée et un triste bilan de 24 attaques, de 11 morts et 5 mutilés.
L’Etat interdit l’accès à la mer partout sur l’île sauf dans les lagons et les « zonex », depuis juillet 2013, avec un arrêté préfectoral qui a été reconduit chaque année depuis. Le dernier, en date du 13 février 2019, rappelait « l’impossibilité de supprimer totalement le risque d’attaques de requin », évoquant les tentatives de le réduire, « dans certains espaces protégés ».
Des efforts de réduction du risque requins qui ont souvent tourné au fiasco, notamment concernant les filets de protection à Saint-Gilles et Boucan-Canot, où [3 millions ont été engloutis]urlblank:https://www.zinfos974.com/Malgre-les-critiques-contre-ses-filets-anti-requins-Seanergy-reclame-750-000-a-la-mairie-de-St-Paul_a124937.html pour finir avec une attaque de requin intra-filets à Boucan en 2017. Depuis, les filets ont été changés, ainsi que les prestataires, mais le problème demeure: dès qu’un peu de houle se profile, la baignade est interdite.
Le CRA, qui a changé de nom, devenant Centre sécurité requin et de patron, est en charge de tester des dispositifs de réduction du risque : des barrières magnétiques, des sonars, des bracelets magnétiques… Mais les résultats concrets se font attendre pour les baigneurs, qui se pressent toujours plus nombreux sur les plages du lagon.