
« Le monde du silence » s’exprime. Discrets depuis la crise requin, à l’exception de quelques conférences rappelant qu’un plongeur bouteille n’a quasiment aucune chance de croiser un squale, les plongeurs font bloc derrière la Réserve marine et mettent en garde les collectivités tentées de lâcher cet outil de sauvegarde.
Ils étaient une bonne trentaine ce mercredi au siège du GIP situé à la Saline les Bains. Tant des centres de plongée professionnels agréés que des professionnels en nom propre, ou encore des photographes sous-marins. L’occasion pour tous de délivrer un discours commun, contraint par l’urgence de la situation, à 48h d’une visite ministérielle annoncée comme celle qui pourrait remettre en cause les fondements de la Réserve.
« Des petits mérous ananas, du capitaine, des gatrins, du napoléon. On commence à voir des espèces de poissons de 40cm là où ils n’y en avait que de 20cm il y a quelques années», annoncent-ils. Mais La Réunion est encore loin de ressembler aux Maldives ou à Europa, témoigne un globe trotter de la plongée, des endroits où l’on écarte les poissons pour voir la roche ». De nombreux amateurs ont livré tour à tour leur expérience sous-marine qui fait état d’un « corail très dégradé », de « vide sidéral entre deux îlots de vie vraiment fragiles ».
« Il y a un retour de certaines espèces petit à petit », avancent-ils, avec une expérience de 15 ans pour l’un, 20 ans de recul pour un autre. Les signes sont encourageants, et la Réserve est accusée à tort depuis quatre ans selon eux. « On s’attaque à la Réserve marine sans se poser la question : qu’est-ce qui a changé ? » Ici et là, des causes potentielles sont évoquées comme « l’urbanisme de la côte », les « rejets des stations d’épuration ». Le directeur par intérim du GIP, Fabien Metayer, plaide la cause de l’organisme en marge de la conférence : « seulement 6% du périmètre de la Réserve est constitué en espace protégé intégral », rappelle-t-il. Et les plongeurs d’ajouter : « la Réserve n’a rien à voir avec l’interdiction de commercialisation du requin », tiennent-ils à rétablir quelques vérités, au cas où.
« Si on ouvre certaines zones, en six mois il n’y aura plus rien »
Les plongeurs entretiennent l’espoir que la Réserve puisse continuer à assurer ses missions, et avec des moyens appropriés. Or, là aussi, un autre signal d’alerte est donné du côté des financeurs du groupement d’intérêt public. « Les acteurs du GIP sont sur le point de se désengager », alertent-ils. Un premier coup de canif a été donné il y a deux mois. « Sur les exercices 2014 à 2015, un contributeur de la Réserve a fait passer sa subvention de 300.000 à 190.000 euros. Il s’agit de la Région », indique Fabien Metayer, directeur par intérim de la RNM. S’il advenait que la Réserve ne puisse assurer ses missions d’entretien des bouées d’amarrage au large, les professionnels menacent même d’avoir recours à l’ancrage au fond, procédé interdit pour des raisons évidentes de préservation du corail.
Cette sortie médiatique soudaine, après quatre ans de non implication dans le dossier, est donc la conséquence d’une visite ministérielle redoutée en fin de semaine. « On entend des bruits de couloir comme quoi des modifications seront apportées à la Réserve marine ». Les plongeurs présents ne veulent pas que cette rumeur se vérifie. Pire, que la chasse sous-marine fasse son retour. Il faudra donc compter avec leur vision du monde sous-marin. « Nous en sommes des témoins », assurent-ils. Ils ont sollicité la préfecture pour intégrer le tour de table des associations que George Pau Langevin rencontrera.
« Ça fait quatre ans que l’on entend les discours les plus exubérants. Nous ne sommes pas intervenus jusqu’à maintenant par un souci d’apaisement. Mais nous sommes la masse silencieuse », ajoutent les plongeurs, parmi lesquels Max Grall, gérant d’un centre à Saint-Leu et représentant des SCA, les structures commerciales agréées par la fédération de plongée et membre du CO4R.
L’enjeu, outre qu’il puisse présenter une menace pour leur activité, est aussi environnemental. « Si on ouvre certaines zones, en six mois tout le monde va se servir et il n’y aura plus rien. A l’échelle mondiale ce n’est peut-être rien mais à l’échelle de la Réunion, ce sera un massacre ! », préviennent-ils.
Ils étaient une bonne trentaine ce mercredi au siège du GIP situé à la Saline les Bains. Tant des centres de plongée professionnels agréés que des professionnels en nom propre, ou encore des photographes sous-marins. L’occasion pour tous de délivrer un discours commun, contraint par l’urgence de la situation, à 48h d’une visite ministérielle annoncée comme celle qui pourrait remettre en cause les fondements de la Réserve.
« Des petits mérous ananas, du capitaine, des gatrins, du napoléon. On commence à voir des espèces de poissons de 40cm là où ils n’y en avait que de 20cm il y a quelques années», annoncent-ils. Mais La Réunion est encore loin de ressembler aux Maldives ou à Europa, témoigne un globe trotter de la plongée, des endroits où l’on écarte les poissons pour voir la roche ». De nombreux amateurs ont livré tour à tour leur expérience sous-marine qui fait état d’un « corail très dégradé », de « vide sidéral entre deux îlots de vie vraiment fragiles ».
« Il y a un retour de certaines espèces petit à petit », avancent-ils, avec une expérience de 15 ans pour l’un, 20 ans de recul pour un autre. Les signes sont encourageants, et la Réserve est accusée à tort depuis quatre ans selon eux. « On s’attaque à la Réserve marine sans se poser la question : qu’est-ce qui a changé ? » Ici et là, des causes potentielles sont évoquées comme « l’urbanisme de la côte », les « rejets des stations d’épuration ». Le directeur par intérim du GIP, Fabien Metayer, plaide la cause de l’organisme en marge de la conférence : « seulement 6% du périmètre de la Réserve est constitué en espace protégé intégral », rappelle-t-il. Et les plongeurs d’ajouter : « la Réserve n’a rien à voir avec l’interdiction de commercialisation du requin », tiennent-ils à rétablir quelques vérités, au cas où.
« Si on ouvre certaines zones, en six mois il n’y aura plus rien »
Les plongeurs entretiennent l’espoir que la Réserve puisse continuer à assurer ses missions, et avec des moyens appropriés. Or, là aussi, un autre signal d’alerte est donné du côté des financeurs du groupement d’intérêt public. « Les acteurs du GIP sont sur le point de se désengager », alertent-ils. Un premier coup de canif a été donné il y a deux mois. « Sur les exercices 2014 à 2015, un contributeur de la Réserve a fait passer sa subvention de 300.000 à 190.000 euros. Il s’agit de la Région », indique Fabien Metayer, directeur par intérim de la RNM. S’il advenait que la Réserve ne puisse assurer ses missions d’entretien des bouées d’amarrage au large, les professionnels menacent même d’avoir recours à l’ancrage au fond, procédé interdit pour des raisons évidentes de préservation du corail.
Cette sortie médiatique soudaine, après quatre ans de non implication dans le dossier, est donc la conséquence d’une visite ministérielle redoutée en fin de semaine. « On entend des bruits de couloir comme quoi des modifications seront apportées à la Réserve marine ». Les plongeurs présents ne veulent pas que cette rumeur se vérifie. Pire, que la chasse sous-marine fasse son retour. Il faudra donc compter avec leur vision du monde sous-marin. « Nous en sommes des témoins », assurent-ils. Ils ont sollicité la préfecture pour intégrer le tour de table des associations que George Pau Langevin rencontrera.
« Ça fait quatre ans que l’on entend les discours les plus exubérants. Nous ne sommes pas intervenus jusqu’à maintenant par un souci d’apaisement. Mais nous sommes la masse silencieuse », ajoutent les plongeurs, parmi lesquels Max Grall, gérant d’un centre à Saint-Leu et représentant des SCA, les structures commerciales agréées par la fédération de plongée et membre du CO4R.
L’enjeu, outre qu’il puisse présenter une menace pour leur activité, est aussi environnemental. « Si on ouvre certaines zones, en six mois tout le monde va se servir et il n’y aura plus rien. A l’échelle mondiale ce n’est peut-être rien mais à l’échelle de la Réunion, ce sera un massacre ! », préviennent-ils.