La Réunion : l’île intensément requin. Face à l’image de destination à risque pour ses plages, véhiculée jusqu’en métropole, les hôteliers de l’île ne voient pas dans les demandes de réservation venues de l’extérieur de crainte particulière. Quoiqu’il en soit, l’hiver austral est de nature une saison sur laquelle ils misent plus sur la clientèle locale.
« La période d’hiver austral est la période creuse« , nous répond-t-on d’emblée. « Ça n’arrête pas, les personnes réservent déjà pour octobre-novembre-décembre, la haute saison. Pendant l’été métropolitain, les vacanciers ont vite fait leur choix : passer leur vacances au soleil de la côte d’azur ou faire 11.000 km« , explique la réception de l’hôtel Le Boucan Canot, en l’absence de leur directeur et président de l’Union des Hôteliers de la Réunion.
Pas de risque à se baigner dans les lagons
« Les personnes qui réservent ne nous questionnent pas sur les possibilités de baignade, ce n’est qu’une fois sur place qu’ils le font. De toute façon, Boucan Canot, c’est tout de suite le plein océan, voilà pourquoi nous ne manquons pas de les diriger vers les possibilités de bain en lagon. Par exemple hier il y avait un fort vent à Boucan Canot avec une impossibilité de se mettre à l’eau« , poursuit l’hôtel qui a subi de plein fouet les épisodes malheureux de 2011, avant que la zone de baignade sécurisée ne soit installée.
En 2011 encore, l’île de la Réunion a accueilli 471.000 touristes, un niveau jamais atteint jusque là. Il serait dommage que cette progression soit brisée par ces derniers faits d’actualité.
Le tourisme rapporte 344 millions d’euros à l’économie
Non seulement les touristes sont plus nombreux, mais ils restent plus longtemps sur l’île (+ 2 jours par rapport à 2010) explique l’Ile de la Réunion Tourisme. Les dépenses totales sont aussi en forte hausse (+ 16 %).
Les hôteliers de la Réunion peuvent aussi se rassurer sur la ventilation des dépenses des touristes. Ceux qui dépensent le plus au cours de leur séjour sont les touristes d’affaires. Des dépenses surtout liées à leur hébergement. Quoiqu’il en soit, pour cette catégorie, attaque de requins ou pas, leur venue ne devrait pas être freinée. Chez le touriste d’agrément, qui est la troisième catégorie en volume, les dépenses consacrées aux activités ne concernent heureusement pas que les activités de plage. « Excursions, sports nature, découverte de musées ou jardins, survols de l’île en hélicoptère sont celles qui progressent le plus (+ 7 %)« , valide l’IRT.
Si les touristes en provenance de France métropolitaine demeurent largement majoritaires (81 %), les professionnels du tourisme peuvent espérer que la réputation d’île à attaques de requins ne se propage pas à l’international. Car les touristes en provenance des pays européens ont été également plus nombreux (+ 14 % en 2011 par rapport à 2010) selon les derniers chiffres connus en juin 2012. Les attaques de requins auront-ils un impact négatif sur les chiffres d’affaires des hôtels de l’île. Seul le bilan d’activités publié par l’Insee en 2013 permettra de le déterminer avec recul.
Les dépenses totales liées aux séjours des touristes en 2011 ont atteint 344,2 millions d’euros.