Les supermarchés ne désemplissent pas. Pour récupérer un produit, il faut s’armer de patience et se faufiler dans les rayons. Seulement, les consommateurs ne trouvent pas toujours leur bonheur. Certains rayons sont vides. L’une des grandes enseignes joue la transparence et informe ses clients en affichant sur les frigos vides de crème fraîche les raisons de ce manque d’approvisionnement. “Chers clients, nous subissons actuellement de nombreux retards de bateaux, ce qui occasionne des ruptures dans nos linéaires », peut-on lire sur un papier.
Hausse des prix
Dans une autre grande surface de l’île, là aussi les conserves manquent, comme la charcuterie ou encore le papier toilette. En dessous de l’étiquette “Bouclier qualité prix”, plusieurs denrées sont en rupture de stock. Contrairement à l’année dernière, où le commerce mondial avait été complètement perturbé avec la pandémie de Covid-19, les produits ne manquent pas. Mais ils ne parviennent pas toujours à être acheminés sur notre île. “Ce n’est pas un problème de préparation, de disponibilité, mais un problème de fret. Les rayons alimentaires souffrent d’un manque d’approvisionnement. Il y a de réelles difficultés. Nous sommes tributaires de cette situation. On subit.”, explique-t-on du côté de la grande distribution.
Difficile donc d’avoir une vision à long terme. Les semaines ne se ressemblent pas. En fonction de l’arrivée ou non d’un porte-conteneurs, les produits peuvent manquer ou au contraire être en surplus.
Après un retour à la normale à l’issue des différents confinements, aujourd’hui, la demande s’accélère. Le taux de fret augmente lui aussi. Pour les denrées et produits en provenance de l’Asie, ce taux a augmenté de 114 % en décembre 2020.
Le 30 octobre, Patrick Barjonet, directeur général de Soboriz, confiait à Zinfos que “[le taux de fret a triplé, voire a été multiplié par 10]urlblank:https://www.zinfos974.com/Manque-de-place-sur-les-navires-hausse-des-taux-de-fret-Les-prix-du-riz-flambent_a174295.html ”. Pour un container de 20 à 25 tonnes, le taux de fret est actuellement de 7.500 dollars, alors qu’« il y a un an, il était de 750 dollars ».
En bout de chaîne, le consommateur subit à son tour cette hausse des prix. Pour le riz, en août dernier, une première augmentation de 3,5 % a été constatée. Le directeur général de Soboriz se veut rassurant, soulignant “qu’on n’a délibérément pas touché aux produits du Panier Qualité Prix« , contrairement aux produits « premium » comme le riz basmati.
“Revoir nos stratégies”
Pour lutter contre cette hausse de prix dont un répit n’est pas attendu avant l’année prochaine, est-il peut-être temps de consommer différemment et privilégier les produits locaux ? “ Il faut peut-être revoir nos stratégies. On attend ce qui peut être fait par les chambres locales et les collectivités. On a déjà agi sur les fruits et légumes locaux. C’était déjà le cas avec la crise du fret, mais un coup d’accélérateur a été donné pour essayer de maintenir les prix d’avant crise”, précise notre interlocuteur de la grande distribution.
Seulement, des matières premières sont inexistantes à La Réunion, laissant notre île dépendante des importations.