Les agriculteurs ont donc mené une double opération escargot mardi sur une grande partie de l’île pour montrer leur détermination face aux membres du Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre. La manifestation n’a pas permis d’obtenir des avancées malgré la présence du Département de la Région à l’échange avec les industriels.
Les planteurs ont donc demandé à être reçus par le préfet. C’est chose faite ce matin. Les agriculteurs sont rassurés et n’envisagent pas de nouvelle action dans la journée. De nouvelles opérations sont possibles demain.
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Jean-Michel Moutama est le président de la CGPER. Il se dit satisfait suite à la réunion avec le préfet et assure qu’il n’y aura pas de « blocage » dans les heures qui viennent : « Il n’y aura pas d’action. On n’est pas là pour bloquer l’économie de La Réunion, on en fait partie. Les enfants ont des examens, on a des enfants aussi. Le but était de se faire entendre, c’est pour ça qu’on est monté à Saint-Denis avec nos tracteurs. Dommage qu’on en soit arrivé à là. »
Mais Dominique Gigan, président de la FDSEA, ajoute que les planteurs pourraient tout de même lancer une opération plus ciblée, en direction des industriels : « Demain, on prévoit de participer à la journée portes ouvertes d’Albioma ! »
Le co-président du Comité paritaire interprofessionnel de la canne et du sucre s’est exprimé suite à la réunion avec Jacques Billant : « On a demandé à rencontrer le préfet d’intervenir en tant qu’arbitre. Il a répondu présent. Les prochaines négociations vont se faire avec potentiellement la présence du préfet. Il a eu un rapport. On pourra maintenant discuter avec Tereos et avec l’Etat en tant qu’arbitre. Et là, j’espère qu’on va pouvoir avancer sur les négociations. »
Pierre-Emmanuel Thonon explique que les discussions devraient débuter la semaine prochaine autour de la canne longue machine, le prix de base de 40,07 avec une bonification en fonction du cours du sucre.
Guillaume Sellier, des Jeunes Agriculteurs 974, ajoute : « On voulait l’intervention du préfet pour qu’il puisse orchestrer ces négociations. On peut être satisfait de ça. Il a été évoqué un plan de revoyure sur la négociation par rapport au cours du marché. On a évoqué la question du plan de résilience adapté à la filière canne. »
Il détaille : « Le plan de résilience, c’est pour faire face aux coûts de production qui ne cessent d’augmenter. Il a été acté au niveau animal mais on a pas de nouvelles sur les filières végétales. On demande à ce qu’il y ait un plan adapté à La Réunion. »
Sophie Fontaine sur place