De nouvelles actions coup de poing des planteurs ne sont pas à exclure. Les syndicats sont ressortis désabusés des négociations qui se sont déroulées ce matin au Barachois. Ils déplorent l’attitude de l’industriel principal de la filière canne, Tereos. Les représentants des agriculteurs l’accusent de ne pas soutenir la filière et de vouloir obtenir des dividendes sur les aides accordées par l’Etat aux paysans.
L’attitude de Tereos déplaît
Les syndicats expliquent que l’industriel n’a pas bougé sur les sujets de blocage comme la “canne longue machine” et la répartition de la richesse. Les agriculteurs demandent depuis le début de leur mouvement un “prix-plancher”. Ils ne veulent plus devoir de l’argent à Tereos à la fin de la campagne si leur canne n’est pas assez riche en sucre.
Mais le géant de la filière n’apporte pour l’instant pas de garantie à ce sujet. Il réclame un filet de sécurité de l’Etat. Le préfet a obtenu une clause de revoyure à la place, mais cela ne suffit pas à Tereos.
L’autre point de blocage est le partage de la richesse. Il n’y a toujours pas d’accord sur comment l’industriel et les planteurs se répartiraient des bénéfices supplémentaires si le cours du sucre leur devenait favorable.
Mais c’est lorsque Tereos a demandé à obtenir une partie des aides supplémentaires fournies par l’Etat aux planteurs sur la bagasse et à toucher aussi une partie de l’enveloppe débloquée par les rhumiers que les syndicats se sont fâchés.
La colère des planteurs
“Si Tereos veut nous avoir à l’usure, qu’il y aille. Je vais manger, me reposer et on repart en réunion. S’il veut faire durer, on va faire durer”, lance Isidore Laravine, membre du Comité paritaire de la canne et du sucre, passablement irrité par l’attitude de l’industriel.
“Mais chacun devra prendre ses responsabilités”, annonce-t-il, “si demain matin, ça bloque sur La Réunion ! C’est la responsabilité de Tereos ! S’il n’y a pas de réponse ce soir, cette solution est envisageable. »