
Sommé par la Haute cour constitutionnelle (HCC) de nommer un nouveau 1er ministre dans les meilleurs délais, le Président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, a finalement choisi un haut fonctionnaire de l'état, Christian Ntsay, pour tenter de mettre fin à l'impasse politique et au risque, brandi par l'armée, de l'instauration de l’État d'exception.
"J’ai nommé Premier ministre Christian Ntsay, un homme expérimenté et ayant les compétences pour l’apaisement a informé le Président malgache devant la presse.
"J’ai nommé Premier ministre Christian Ntsay, un homme expérimenté et ayant les compétences pour l’apaisement a informé le Président malgache devant la presse.
Devant la tournure des événements, Olivier Mahafaly avait préféré anticiper un inéluctable départ en présentant sa démission. Il reste maintenant à savoir si cette nomination, du très contesté Président, satisfera les opposants qui réclament son départ depuis plus de six semaines. Car en choisissant un candidat à priori neutre, Hery Rajaonarimampianina contrevient à la décision de la HCC qui précisait que le prochain 1er ministre devait être nommé sur proposition du parti ayant remporté le plus de sièges à l'Assemblée nationale.
C'est ce point, conforme à la constitution malgache, qui sème le trouble entre les différents partis. D'un côté, les partisans d'Andry Rajoelina dont le parti (Mapar) est arrivé en tête lors des dernières législatives, réclament le droit de proposer leur candidat. De l'autre, l'actuelle majorité parlementaire, favorable au Président, revendique ce même droit. Constitutionnellement à Madagascar, les députés ne sont pas autorisés, sous peine de déchéance de leur mandat, à changer de couleur politique. C'est ce détail qui à créé la confusion. Car si le Mapar était bel est bien arrivé en tête aux dernières élections, certains députés avaient depuis tourné casaque pour rejoindre les rangs du président et lui offrir une majorité.
L'opposition avait d'ailleurs récemment réclamé des éclaircissements à la Haute cour constitutionnelle concernant ces députés qui avaient déserté le Mapar et pour lesquels une nouvelle demande de déchéance a été déposée.
Désormais, le nouveau 1er ministre a une semaine pour former un gouvernement de consensus. S'il y parvient, il devra gérer le pays durant les quelques mois qui le sépare des prochaines élections prévues en fin d'année.