Le Conseil général a tenu une conférence de presse cet après-midi pour répondre à la polémique naissante sur la baisse annoncée des aides départementales en faveur de la petite enfance. Ibrahim Dindar et Daniel Alamélou, vice-présidents du Département, sont venus éteindre l’incendie.
Pour eux, la polémique vient de la modification d’attribution des aides accordées aux structures de crèches. « En 2011, le Conseil général accordait une aide sur les indemnités journalières de 4,9 millions d’euros, pour les crèches privées et publiques. On a expliqué à ces structures, que ces aides allaient évoluer dès 2013« , explique Daniel Alamélou. De 4,9 millions d’euros versés en terme d’indemnités journalière, le Conseil général va passer à 6,5 millions d’euros cumulés. « C’est pourquoi nous nous attendions à mieux que le procès d’aujourd’hui« , rétorque Ibrahim Dindar.
Pour arriver à ce montant, le Département cumulera deux aides à destination des crèches. La première par le chèque marmaille soit « 3 millions d’euros pour les familles à dépenser auprès des crèches« , souligne Daniel Alamélou. La seconde est la CSD (contrat de solidarité départementale) à destination des 24 communes de l’île. « En tout ce sont 3,5 millions d’euros qui seront destinés aux communes. Ces dernières devront les affecter aux structures d’accueil de la petite enfance« , ajoute-t-il.
Une amplification de l’aide
« Ce nouveau dispositif donne la part belle aux mairies pour avoir la main sur cette politique. Je ne vois pas où est le mal« , souligne Ibrahim Dindar qui rappelle que l’aide aux crèches « n’est pas obligatoire« . « En aucun la loi oblige les Conseils généraux à se positionner sur les structures d’accueil de la petite enfance. A ma connaissance, aucun autre département français ne verse de l’argent pour les crèches« , précise-t-il. Mais c’est bien ce nouveau dispositif qui inquiète les professionnels du secteur. Quels seront les moyens de vérifications de la part du Conseil général pour savoir si l’argent est bien utilisé pour les crèches publiques et privées ? « On pourrait faire un suivi sur les sommes ventilées dans le CSD« , explique Ibrahim Dindar.
Par cette communication, le Département se veut rassurant pour les établissements en faveur de la petite enfance. « On veut rétablir une certaine vérité, il n’y a pas de baisse de la part du Conseil général. Au contraire, on voit bien une amplification de l’aide« , ajoute Daniel Alamélou.
Pour rappel cette décision de modification des aides à la petite enfance a provoqué une levée de bouclier de la part des directeurs d’établissements d’accueil de jeunes enfants à la Réunion. Ces derniers craignent – suite à la baisse de ces aides – de devoir licencier une partie de leur personnel. Selon la fédération de la petite enfance 974, la diminution des aides pourrait entrainer la fermeture de près de 200 crèches avec un risque sur 1.800 emplois.