Le 25 mai prochain, le conseil de surveillance du GHSR devra se prononcer sur la fusion avec le CHD pour la création d’une centre hospitalier universitaire régional (CHU). Hier, ce même conseil s’est réuni pour étudier les modalités du protocole d’accord relatif au volet social de la fusion. Il s’agit d’un document élaboré par les représentants syndicaux des deux hôpitaux concernés. Si sur le papier les promesses semblent séduisantes, les syndicats redoutent le manque de garanties, notamment concernant le financement.
Le principal problème concerne la comptabilité et les finances des deux hôpitaux. Selon Expédit Lock-Fat, secrétaire de la section CFDT du GHSR, les deux hôpitaux n’en sont pas au même stade de développement. D’un côté, le CHD a quasiment terminé les travaux de modernisation de l’hôpital du Nord et de l’autre, le GHSR est sur le point de les commencer. D’un point de vue comptable, les deux établissements ne sont donc pas dans la même situation et la perspective d’une fusion devrait forcément avantagé l’un plutôt que l’autre. Les syndicats du Sud redoutent que ce soit le GHSR qui soit lésé car « le Nord est beaucoup plus endetté que le Sud. »
« Dans ce dossier les politiques ne sont pas courageux »
Membre du conseil de surveillance, Expédit Lock-Fat est un des deux représentants du personnel non-médical à siéger parmi les 15 membres du conseil de surveillance du GHSR. Le secrétaire CFDT participera donc au vote pour la fusion des hôpitaux mais il espère d’ici là avoir obtenu des garanties solides, notamment concernant le financement. « Nous souhaitons des garanties écrites au plus haut niveau car si il y a la fusion, le CHU devient un seul établissement avec une seul conseil de surveillance ; Je regrette de ne pas entendre les politiques s’exprimer sur cette fusion, particulièrement ceux qui siègent au conseil de l’hôpital », précise t-il. « Je trouve que dans ce dossier les politiques ne sont pas courageux, on voudrait qu’ils se mouillent un peu », déplore le secrétaire syndical.
Une nouvelle gué-guerre Nord-Sud
Pour créer le CHU, la fusion est obligatoire et pour cause, ni le Nord ni le Sud n’accepterait de voir l’autre hôpital devenir, seul, CHU ; C’est d’ailleurs une condition préalable posée par le ministère : la fusion. Expédit Lock-fat dénonce cette « guéguerre Nord-Sud qui a tiré en arrière le système de santé à la Réunion depuis des années ».
Pour parvenir à un terrain d’entente propice à la fusion, les différentes parties élaborent actuellement « un protocole d’accord relatif au processus de fusion ». Ce document devra être signé notamment par les deux présidents des deux hôpitaux, Bernard Von Pine pour le Sud et Jean-Paul Virapoullé pour le Nord. Il prévoit un certain nombre de dérogations au droit commun pendant une période transitoire de quatre ans. Ces dérogations concernent notamment le président du conseil de surveillance qui devrait alterner chaque année entre le Nord et le Sud (de 2012 à 2016). De la même manière, le protocole prévoit de ne rien changer, durant la période transitoire, concernant les représentants du personnel et l’organisation des élections professionnelles sur chaque site. En d’autres termes, durant une période d’harmonisation de quatre ans, on ne mélangera pas les représentants syndicaux du Nord et du Sud.
Titulaire après deux années d’ancienneté ?
Autre revendication des syndicats : la titularisation des agents contractuels de plus de deux ans d’ancienneté à travers « un projet social ambitieux pour le personnel ». D’après ses estimations, le secrétaire CFDT évalue à plus de 28 % la part des contractuels au GHSR (763 sur un total de 2.716). Selon lui, la moyenne nationale des personnels contractuels ne serait que de 14%. Si le protocole d’accord prévoit la titularisation de ces employés, les moyens financiers ne semblent pas garantis et inquiètent le syndicaliste.
Si la nécessité de créer un CHU à la Réunion semble faire l’unanimité, les conciliations pour y parvenir sont difficiles. A deux semaines du vote, bien malin celui qui dira comment va évoluer ce dossier.