Le verdict rendu ce lundi vient clore un épisode judiciaire qui a connu de nombreux rebondissements. Après une première demande de classement sans suite par les juges d’instruction, les parties civiles avaient réussi à obtenir un procès devant la chambre de l’instruction.
Il aura fallu pas moins de neuf semaines d’audience pour venir à bout de l’immense dossier. Les sondes Pitot ont été au cœur des débats. Que savait exactement le constructeur, et la compagnie a-t-elle suffisamment informé ses pilotes des risques ? Pour la justice, des imprudences ou “négligences” ont bien été commises par les deux sociétés poursuivies, mais insuffisantes pour les faire condamner.
Airbus est notamment pointé du doigt pour avoir fait preuve de « rétention d’information » par rapport au risque de gel des sondes. Quant à Air France, la compagnie nationale n’a pas suffisamment diffusé une note interne sur les pannes de ces instruments.
À la sortie de l’audience, les familles des victimes n’ont pas caché leur déception. “Nous sommes écœurés. Nous attendions un jugement impartial, ça n’a pas été le cas. Il ne reste de ces 14 années d’attente que désespérance, consternation et colère », explique Danièle Lamy, présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, auprès de France Bleu. L’accident avait coûté la vie à 228 personnes dont un steward d’origine réunionnaise, François Henry.