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Covid: première soirée sous couvre-feu pour l’Île de France et huit grandes villes

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(AFP) Quelque 20 millions d’habitants d’Ile-de-France et de huit grandes villes en alerte maximale anti-Covid se préparent à vivre samedi leur première soirée sous couvre-feu, disposition majeure décidée par le gouvernement pour enrayer une épidémie en fort rebond. Depuis 00H00 samedi, les habitants de l’Île-de-France et des métropoles de Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen […]

Ecrit par – le samedi 17 octobre 2020 à 04H04

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Des clients se pressent autour d'un food truck à Marseille peu avant le début d'un couvre-feu le 16 octobre 2020 - NICOLAS TUCAT / ©AFP

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Quelque 20 millions d’habitants d’Ile-de-France et de huit grandes villes en alerte maximale anti-Covid se préparent à vivre samedi leur première soirée sous couvre-feu, disposition majeure décidée par le gouvernement pour enrayer une épidémie en fort rebond.

Depuis 00H00 samedi, les habitants de l’Île-de-France et des métropoles de Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble ont pour obligation de rester chez eux entre 21H00 à 06H00, sauf dérogations. 

Ces dernières ne s’appliquent qu’aux personnes qui rentrent du travail ou d’un lieu d’études ou s’y rendent, font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance, garder des enfants, répondre à une convocation judiciaire ou administrative ou promener leur animal de compagnie dans un rayon d’un kilomètre. Sur le chemin ou à la sortie des gares et aéroports, les billets d’avion et de train feront foi.

Comme pendant le confinement du printemps, les personnes sortant pendant les heures de couvre-feu devront avoir sur elles des attestations de déplacements dérogatoires.

Le gouvernement défend les couvre-feux comme la seule mesure qui permette d’éviter un reconfinement, au moment où les indicateurs en France se dégradent, et où l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) juge la situation « très préoccupante » dans le reste de l’Europe.

– Dernière tournée des bars –

Au centre de Paris et dans les autres grandes villes concernées, ils étaient des milliers de consommateurs vendredi soir à savourer une dernière tournée des bars, un verre en terrasse ou un bon dîner au restaurant avant l’entrée en vigueur de ce couvre-feu prévu pour au moins quatre semaines, et qui pourrait être étendu si l’épidémie ne donne pas de signe d’accalmie.

« Ce soir, tous les bars sont pleins », constate Ismaïl, 37 ans, qui, avec deux salariés, tient depuis plus de six ans le « Shahmeran » à Rouen.

Certains toutefois ne faisaient pas mystère de leur scepticisme ou incompréhension. La baisse de la contamination, « ça va plutôt se jouer sur le civisme des gens », estime Dimitri, un ingénieur de 28 ans, à Rouen. 

Pour pouvoir profiter de prochains dîners, lui et ses amis ont déjà prévu « de se retrouver plus tôt qu’à l’habitude », explique-t-il. 

Dans les rues de la capitale flottait, avant les douze coups de minuit, comme un air de réveillon. Vers 22h00, les terrasses des brasseries et restaurants encore ouverts place de la République débordaient de tablées de jeunes, de bouteilles ouvertes et d’éclats de rire.

– « Pédagogie » et « discernement » –

Quelque 12.000 policiers et gendarmes, auxquels s’ajoutent les équipes de police municipale, doivent être déployés pour faire respecter ces règles. Ils seront « chaque nuit entre 21H00 et 6H00 spécialement chargés de faire vérifier les interdictions », a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. 

Tout contrevenant s’exposera à une amende de 135 euros puis, en cas de double récidive (trois fraudes au total), à six mois de prison et 3.750 euros d’amende.

Les policiers ont été invités à faire preuve de « pédagogie » et de « discernement », en évaluant « la bonne ou la mauvaise foi » des personnes contrôlées, a expliqué à l’AFP une source policière.

A la veille des vacances de Toussaint, le gouvernement n’a en revanche pas interdit les déplacements dans le pays, mais certains territoires ont voulu anticiper un afflux de touristes, comme la station balnéaire huppée du Touquet-Paris-Plage, qui va instaurer à son tour un couvre-feu. En Loire-Atlantique et Vendée, les préfectures ont pris des mesures pour élargir l’obligation de porter le masque.

– « Ne pas être submergé » –

La France a enregistré 122 décès liés au Covid-19 au cours des dernières 24 heures, un chiffre qui tend à grimper, de même que celui des admissions en réanimation, selon les chiffres officiels publiés vendredi soir.

Le nombre total de décès depuis le début de l’épidémie atteint 33.303, pour 834.770 cas, soit 25.086 de plus que la veille, selon Santé publique France.

Le Premier ministre Jean Castex s’est rendu vendredi au CHU de Lille où il a promis l' »appui » du gouvernement à des soignants inquiets face à l’ampleur de la deuxième vague.

Dans l’agglomération lilloise, 480 personnes sur 100.000 sont infectées par le Covid-19, contre 193 en moyenne dans toute la France, et le taux d’occupation dans les services de réanimation du CHU est « proche de 40%, un chiffre extrêmement élevé », a indiqué M. Castex.

« On a besoin que la population nous aide », a souligné Arnaud Scherpereel, chef du pôle cardiologie vasculaire, dont les équipes sont aujourd’hui « un peu à la rupture » après avoir géré « un flux de patients énorme » jusque dans l’été.

« Ce qui va se passer est radicalement différent de la première fois. La première vague c’était un tsunami. Là c’est l’eau qui monte. Cette semaine elle est aux genoux. L’essentiel est de ne pas être submergé. Mais les jours qui viennent vont être des jours de travail intense », a averti Patrick Goldstein, chef des urgences.

En région Rhône-Alpes, les interventions non urgentes ont été déprogrammées pour 15 jours, l’intensification de la circulation du virus impactant « fortement l’offre de soins tant dans les services d’hospitalisation conventionnelle que ceux de réanimation et soins intensifs », selon l’Agence régionale de santé. « Le risque de saturation de ces services est désormais réel à court terme », a-t-elle justifié.

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