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Covid: Les orthophonistes et libéraux de La Réunion craignent d’être les grands oubliés

?Des milliers de professionnels libéraux regardent l’avenir avec beaucoup de doute. Une orthophoniste nous expose sa situation mais qui est vécue de façon identique par toute la profession.

Ecrit par NP – le vendredi 27 mars 2020 à 17H57

Avant que les mesures gouvernementales ne soient mises en place, les professionnels de santé ont adapté leur activité. Dans le lot, les orthophonistes faisaient partie de ces acteurs recevant continuellement du public et qui ont préféré couper court aux possibilités de transmission du virus.

Cette stratégie louable va-t-elle leur jouer des tours ? C’est ce que craint la corporation des orthophonistes de La Réunion. Avec elle, toutes les autres branches des libéraux.

« Suite à l’apparition du coronavirus, nous avons pour la plupart décidé de fermer nos cabinets et ce dès le 16 Mars 2020, afin d’assurer la sécurité de nos patients, des enfants et des personnes âgées fragiles, et d’endiguer la propagation du virus. Nous avons stoppé notre activité, en restant solidaires de nos collègues soignants, qui travaillent en première ligne, risquant leur vie et celle de leurs familles », nous informe une orthophoniste exerçant à La Réunion. 

Les mesures rapidement annoncées par le gouvernement avaient pour effet de rassurer, notamment concernant une aide financière de 1500 euros pour ce mois de mars. Malheureusement, à y regarder de près, il s’avère que ces critères excluent un très grand nombre de professionnels de santé.

« Depuis maintenant 11 jours, nous ne percevons absolument plus aucun revenu »

Le premier critère pour être admissible à l’indemnité était d’avoir fermé son cabinet sur décision administrative. Or, concernant les professions libérales, la fermeture n’a pas été officiellement demandée, du moins dans le département de La Réunion. « Nous l’avons fait de notre propre chef et ce pour respecter l’éthique qui est la nôtre », reconnaît cette orthophoniste. 

Un autre critère pose également souci : les professionnels doivent attester d’une perte du chiffre d’affaires d’au moins 70%. « Or nous avons travaillé jusqu’au 15 mars, soit 15 jours sur un mois, ce qui induit logiquement une perte de 50%. Il semble donc presque improbable que nous puissions être concernés par cette perte de 70%. La date précise de réouverture effective étant inconnue, sans aide financière, un bon nombre d’entre nous se verra en très grande difficulté et devra mettre la clé sous la porte ! », prédit ce professionnel de santé. « Concrètement, il serait plus logique que la période à retenir pour la baisse d’activité débute le 16 mars. Faut-il le préciser, depuis maintenant 11 jours, nous ne percevons absolument plus aucun revenu », ajoute-t-elle, histoire d’influer sur l’arbitrage gouvernemental qui devrait intervenir dans les prochains jours, semaines…?

« Serons-nous les grands oubliés du gouvernement ? Pourtant, tous nos patients auront besoin de nous … tout comme les patients guéris du Covid-19 qui présenteront certainement des séquelles importantes, suite aux intubations prolongées. Nous nous sommes tous unis, main dans la main, depuis plusieurs jours. Il n’est pas acceptable qu’aujourd’hui les professions libérales et indépendantes soient si peu entendues, si peu reconnues », relaye-t-elle cette forte inquiétude des ortho’ et des autres professionnels en libéral. 

 

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