Dépression, anxiété, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), la Covid-19 et la situation qu’elle génère font des dégâts psychologiques comme nous l’avons vu dans la première partie de ce dossier. Certains psychologues estiment que la peur du virus est minoritaire face à la peur de perdre son emploi ou son entreprise, la sidération face aux injonctions contradictoires ou encore les rapports de domination dans la société qui sont beaucoup plus facteurs d’anxiété.
Pour éviter de sombrer à son tour, des psychologues de La Réunion donnent des conseils pour prévenir tous risques. Selon eux, ce problème ne doit pas être sous-estimé, car cette période laissera des traces, même une fois que ce passage difficile sera terminé. "La crise a bouleversé l’humain dans ses repères et ses habitudes", estime Bélall Rojoa, psychologue du service addictologie au CHU de La Réunion. Voici donc quelques conseils à suivre.
Apprendre à s’auto-évaluer
Bélall Rojoa estime que c’est la première démarche que d’apprendre à s’analyser pour mieux se gérer. "Lorsque le matin je me sens un peu tendu, je me donne une note entre 0 et 10. Si entre mon réveil et midi je vois que je suis passé de 5 à 7 dans mon axiété, c’est le moment de mettre en place une stratégie", conseille-t-il. Évaluer son degré d’anxiété est donc la priorité.
Repérer les signes
Comme vu dans la première partie, les 3 premiers signes à prendre en compte sont le sommeil, l’appétit et la relation aux autres.
Le sommeil : les insomnies ou le changement de rythme sont un indicateur
L’appétit : perte d’appétit ou faim constante
Relation aux autres : conduite d’évitement comme ne plus sortir faire ses courses, du sport, aller à la messe, ne plus aller voir ses proches
Les ruminations de pensées négatives sont également un signe d’alerte classique. "Ces signes sont comme un tableau de bord. Si les lumières s’affichent, il faut réagir", indique le psychologue.
Garder son rythme et rechercher des activités plaisantes
S’il est difficile d’avoir accès à toutes les activités que vous aviez l’habitude de faire, il est primordial de tenter de garder un quotidien structuré. Tester de nouvelles activités qui procurent du plaisir est à privilégier. Il ne faut pas non plus se poser trop d’impératifs.
Rester disponible pour ses proches
Même s’il n’est pas possible de le faire en présentiel, garder un lien social est le meilleur anxiolytique. Continuer à aider des personnes est également bon pour le moral.
Éviter la surinformation
Pour Joséphine Syren, psychologue, "il faut veiller à chercher les informations quand on en a besoin et ne pas laisser ces informations envahir notre espace. Il faut veiller à ce que l’on donne à notre cerveau".
Éviter donc de rester branché sur les chaînes d’information ou de naviguer en continu sur le web à la recherche de la vérité. Plus une information est lue ou entendue, plus elle prend une place dans notre cerveau.
"Il y a un phénomène où chacun sort sa théorie alors qu’il n’y a pas encore une information pragmatique et officiellement reconnue. Il n’y a pas encore de conduite officielle à tenir, car pas encore assez d’études au sujet de la Covid", souligne Bélall Rojoa.
Ne pas juger les peurs des autres
Pour Joséphine Syren, il est primordial de créer un ou plusieurs espaces où l’on peut s’exprimer sans jugement et ainsi rester en lien. "On a tous des peurs, mais pas les mêmes. Il faut respecter nos peurs. Il faut que chacun puisse trouver ses ajustements, car nous sommes tous dans le même bateau", préconise-t-elle.
Éviter les comportements addictifs
Le confinement a parfois augmenté la consommation de tabac, alcool ou stupéfiants. Une fois cette période terminée, la consommation a continué ou s’est amplifiée. N’hésitez pas à consulter un spécialiste.
Ne pas hésiter à consulter un professionnel
Cette situation inédite est brutale et violente pour tout le monde et les conséquences ne sont pas à sous-estimer. "Sur le plan somatique, il est possible de développer des ulcères, avoir du mal à respirer ou encore faire des crises de spasmophilie. On attend souvent le premier signe physique alors que le mal-être psychologique était latent. Souvent, les gens ne savent pas quand cela a commencé à évoluer en forme grave avant d’en parler", intervient Bélall Rojoa.
Consulter un professionnel est donc préférable que d’en parler à des proches, car cela pourrait être contre-productif. "C’est un peu comme des enfants qui n’osent pas demander à leur parent et préfèrent en parler à leur camarade. Cela peut augmenter les angoisses et il ne faut surtout pas rester avec ses angoisses", prévient le psychologue du CHU.
L’ARS a mis en place, avec la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique de l’océan Indien, un numéro vert d’écoute psychologique au 0 800 200 840 (appel gratuit). Le gouvernement vient également d’inaugurer le Fil Santé jeune 0 800 235 236.
Covid: La 3e vague est là, elle est psychologique (partie 1)
Covid : Son impact sur les relations sociales (partie 2)
Pour éviter de sombrer à son tour, des psychologues de La Réunion donnent des conseils pour prévenir tous risques. Selon eux, ce problème ne doit pas être sous-estimé, car cette période laissera des traces, même une fois que ce passage difficile sera terminé. "La crise a bouleversé l’humain dans ses repères et ses habitudes", estime Bélall Rojoa, psychologue du service addictologie au CHU de La Réunion. Voici donc quelques conseils à suivre.
Apprendre à s’auto-évaluer
Bélall Rojoa estime que c’est la première démarche que d’apprendre à s’analyser pour mieux se gérer. "Lorsque le matin je me sens un peu tendu, je me donne une note entre 0 et 10. Si entre mon réveil et midi je vois que je suis passé de 5 à 7 dans mon axiété, c’est le moment de mettre en place une stratégie", conseille-t-il. Évaluer son degré d’anxiété est donc la priorité.
Repérer les signes
Comme vu dans la première partie, les 3 premiers signes à prendre en compte sont le sommeil, l’appétit et la relation aux autres.
Le sommeil : les insomnies ou le changement de rythme sont un indicateur
L’appétit : perte d’appétit ou faim constante
Relation aux autres : conduite d’évitement comme ne plus sortir faire ses courses, du sport, aller à la messe, ne plus aller voir ses proches
Les ruminations de pensées négatives sont également un signe d’alerte classique. "Ces signes sont comme un tableau de bord. Si les lumières s’affichent, il faut réagir", indique le psychologue.
Garder son rythme et rechercher des activités plaisantes
S’il est difficile d’avoir accès à toutes les activités que vous aviez l’habitude de faire, il est primordial de tenter de garder un quotidien structuré. Tester de nouvelles activités qui procurent du plaisir est à privilégier. Il ne faut pas non plus se poser trop d’impératifs.
Rester disponible pour ses proches
Même s’il n’est pas possible de le faire en présentiel, garder un lien social est le meilleur anxiolytique. Continuer à aider des personnes est également bon pour le moral.
Éviter la surinformation
Pour Joséphine Syren, psychologue, "il faut veiller à chercher les informations quand on en a besoin et ne pas laisser ces informations envahir notre espace. Il faut veiller à ce que l’on donne à notre cerveau".
Éviter donc de rester branché sur les chaînes d’information ou de naviguer en continu sur le web à la recherche de la vérité. Plus une information est lue ou entendue, plus elle prend une place dans notre cerveau.
"Il y a un phénomène où chacun sort sa théorie alors qu’il n’y a pas encore une information pragmatique et officiellement reconnue. Il n’y a pas encore de conduite officielle à tenir, car pas encore assez d’études au sujet de la Covid", souligne Bélall Rojoa.
Ne pas juger les peurs des autres
Pour Joséphine Syren, il est primordial de créer un ou plusieurs espaces où l’on peut s’exprimer sans jugement et ainsi rester en lien. "On a tous des peurs, mais pas les mêmes. Il faut respecter nos peurs. Il faut que chacun puisse trouver ses ajustements, car nous sommes tous dans le même bateau", préconise-t-elle.
Éviter les comportements addictifs
Le confinement a parfois augmenté la consommation de tabac, alcool ou stupéfiants. Une fois cette période terminée, la consommation a continué ou s’est amplifiée. N’hésitez pas à consulter un spécialiste.
Ne pas hésiter à consulter un professionnel
Cette situation inédite est brutale et violente pour tout le monde et les conséquences ne sont pas à sous-estimer. "Sur le plan somatique, il est possible de développer des ulcères, avoir du mal à respirer ou encore faire des crises de spasmophilie. On attend souvent le premier signe physique alors que le mal-être psychologique était latent. Souvent, les gens ne savent pas quand cela a commencé à évoluer en forme grave avant d’en parler", intervient Bélall Rojoa.
Consulter un professionnel est donc préférable que d’en parler à des proches, car cela pourrait être contre-productif. "C’est un peu comme des enfants qui n’osent pas demander à leur parent et préfèrent en parler à leur camarade. Cela peut augmenter les angoisses et il ne faut surtout pas rester avec ses angoisses", prévient le psychologue du CHU.
L’ARS a mis en place, avec la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique de l’océan Indien, un numéro vert d’écoute psychologique au 0 800 200 840 (appel gratuit). Le gouvernement vient également d’inaugurer le Fil Santé jeune 0 800 235 236.
Covid: La 3e vague est là, elle est psychologique (partie 1)
Covid : Son impact sur les relations sociales (partie 2)