La situation sanitaire s’améliore et je remercie les Réunionnais. Le taux d’incidence est redescendu sous la barre des 200 pour 100 000 habitants, le taux de positivité est repassé sous la 4% et les taux de lits occupés en réanimation ou en médecine covid sont respectivement de 35% et de 60%.
Actuellement, nous avons encore 1 personne symptomatique sur 5 contaminées à la covid. Le nombre de lits occupés nous situe au niveau connu fin juin voire début juillet, ce qui était déjà un plateau élevé.
Compte-tenu de la contagiosité mais aussi de la dangerosité qui commencent à être connus concernant le variant Delta par rapport au virus originel ou à ses autres variants, et au vu de la part de la population à risque à La Réunion, trop de Réunionnais sont encore trop exposés aux formes les plus sévères de la maladie. Par rapport à la France métropolitaine, la population admise en hospitalisation a augmenté de 50%. Le nombre de décès ces trois dernières semaines est également en progression avec 15 décès hebdomadaires en moyenne.
Au vu du taux de positivité, du nombre de patients hospitalisés ainsi que du nombre de décès, la situation demeure très fragile avec des risques encore trop importants : on ne peut donc pas se permettre une levée trop rapide des mesures de freinages de l’épidémie. Ainsi, comme recommandé par le Conseil scientifique, je propose une levée progressive et partielle de ces mesures en faisant un distinguo entre la semaine et le week-end.
Il reste encore des progrès à faire en matière de couverture vaccinale. Chaque semaine nous comptons heureusement plus de personnes qui sont vaccinées totalement. Le préfet sait à l’instant que près de 340 000 personnes dans l’île n’ont pas reçu leur seconde dose voire ne sont pas vaccinées du tout. Cela nous rapproche des aux Antilles peu avant qu’elles ne basculent dans l’horreur, où le nombre d’hospitalisations est 5 à 8 fois supérieur par rapport à La Réunion avec un taux de décès également 5 fois supérieur par rapport à notre territoire.
Je lance un message aux personnes indécises ou pas encore vaccinées. On peut bien sûr réaffirmer son attachement à la liberté individuelle mais il ne faut pas oublier ce que nous dit l’article 4 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
Je souhaiterais également m’adresser à ceux qui demandent à être plus informés sur les effets secondaires du vaccin. Je comprends leur demande et leur inquiétude mais on ne peut pas se permettre de dire publiquement que les effets supposés de tel ou tel événements indésirables graves supposés seraient imputables à la vaccination alors que ces évènements n’ont pas été signalés ou analysés par le centre de Pharmacovigilance. On ne peut pas également nier que les observations confirment qu’il y a très peu d’effets secondaires au regard du bénéfice de la vaccination ou encore que l’on n’a pas assez de recul sur la vaccination alors que près de 4 milliards de doses ont déjà été injectées dans le monde. Nous avons largement ce recul pour connaître et cerner les effets indésirables possibles à court et à moyen terme.
On ne peut pas nier la réalité des chiffres qui montrent qu’on a 9 à 12 fois plus de risques d’aller en réanimation si on n’est pas vacciné. (…) On ne peut pas non plus affirmer que la vaccination ne sert à rien contre le variant Delta. Certes les chercheurs et les médecins reconnaissent que l’efficacité contre le variant Delta par rapport au risque de contamination est moins élevé que contre le virus historiques ou les autres variants, mais pour autant cette protection demeure suffisante et il est bien établi que les risques de contamination entre les personnes vaccinées sont évidemment beaucoup plus faibles (…) Donc plus il y aura de la vaccination, plus il est certain de ralentir la transmission du virus.
Je souhaiterais terminer avec deux messages: il est possible et même nécessaire dès maintenant, à compter de septembre, de bénéficier de la 3e dose. Cela n’est pas un constat d’échec des effets de la vaccination mais la preuve que l’on connait de plus en plus les effets indésirables du virus originel et de ses variants. En revanche, nous avons constaté une baisse des primo-injections, de moitié par rapport à début août : l’objectif que j’avais annoncé il y a quelques semaines, à savoir une couverture vaccinale de l’ordre de 80 à 90% de la population au mois de novembre, ne pourra finalement pas être atteint à temps. Cela devrait se faire au mois de décembre, 15 jours avant les fêtes de Noël.
Par ailleurs, l’ARS va poursuivre ses opérations de vaccination au plus près des domiciles des personnes en positionnant des centres éphémères dans 8 nouvelles communes, en plus des 9 centres déjà existants. Nous souhaitons aussi ouvrir un 10e centre dans le Sud, sans oublier l’Est, où cela reste encore à développer. Dès ce week-end, les 9 centres de vaccinations ouvriront au public, avec ou sans rendez-vous.