Olivier Véran s’exprimait hier soir en direct de l’hôpital Bichat, de l’AP-HP, accompagné du professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’institut Pasteur et membre du Conseil scientifique.
Le ministre de la Santé n’a pas annoncé de nouvelles mesures restrictives, mais a néanmoins prévenu que plusieurs villes sont quasiment en zone d’alerte maximale et pourraient être classées à ce niveau d’alerte la semaine prochaine. Il s’agit de Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse et Saint-Etienne. Paris et sa petite couronne pourraient quant à elles être placées en alerte maximale dès lundi.
En effet, les chiffres sont inquiétants. Actuellement, plus de 1200 personnes sont hospitalisées en réanimation, et surtout, 135 personnes y ont été admises ces dernières 24 heures. Certes, le ministre a rappelé qu’au plus fort de l’épidémie, le nombre de malades doublait tous les 3 jours, alors qu’aujourd’hui, il double tous les 15 jours, mais la courbe est néanmoins exponentielle.
Le ministre a souhaité être pédagogue, expliquant que la visibilité quant à la situation dans les hôpitaux est de 15 jours: « Sur 15000 malades aujourd’hui, 75 à 150 seront hospitalisés en réa dans 15 jours, et presque autant décèderont, malheureusement », explique-t-il. « Dans les zones d’alerte maximale, l’incidence est telle qu’on sait que la situation ne peut pas s’améliorer dans les 15 jours, il y aura plus d’hospitalisations et plus de réanimation », dit-il. Voilà pourquoi les mesures doivent être plus importantes dans ces zones, les bars pourraient y être totalement fermés, notamment: « Nous surveillons ces zones comme le lait sur le feu ».
Insistant sur l’efficacité des gestes barrières, le ministre a encouragé les citoyens à poursuivre leurs efforts: « Vos efforts vont payer », dit-il, expliquant que si la situation sanitaire ne s’arrange pas dans les quelques jours, il s’agit de ne pas baisser les bras car les effets des mesures d’aujourd’hui se feront sentir dans 15 jours. Le ministre insiste pour que les citoyens appliquent bien les gestes barrières, de manière à éviter que les soignants « héros de la première vague » ne soient totalement épuisés, puisque leur nombre est insuffisant. En effet, les soignants réclamaient des créations de postes, ils n’ont pas été entendus.
