La Chambre de métiers et d’artisanat de La Réunion faisait un point ce matin sur l’avancée des mesures d’aides à disposition des artisans et des entreprises, pris dans la tempête du coronavirus. Le secteur de l’artisanat dans l’île a enregistré une perte nette du chiffre d’affaires estimée "entre 60 et 65 millions d’euros", a indiqué son président, Bernard Picardo, qui demande aux banques de la place de "jouer le jeu" auprès des artisans, encore trop nombreux à se voir refuser des prêts.
Bernard Picardo a tout d’abord fait un point sur les mesures sociales. Ainsi, comme pour mars, il est possible de reporter les échéances des cotisations sociales et impôts directs des entreprises pour tout le mois d’avril. Le montant de ces échéances sera lissé sur les échéances à venir entre mai et décembre. Durement touchés par cette crise sanitaire en raison de l’arrêt de quasiment tous les chantiers (plus de 90% en France fin mars), les artisans du BTP auront la possibilité de différer de trois mois sans majoration, le paiement des cotisations appelées au titre des mois de février (payables en mars), mars (payables en avril) et avril (payables en mai) 2020. Les procédures de recouvrement liées à des échéances antérieures non-honorées sont elles toujours suspendues. Concernant la retraite complémentaire, la Caisse Réunionnaise Complémentaire pour la retraite permet un report de 3 mois de l’échéance du 15 mars avec possibilité de remise des majorations de retard et une demande de délais de paiement pour les cotisations de février.
Une demande pour un effacement des charges sociales et fiscales "au moins pour un trimestre"
Un courrier, co-écrit avec la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion et les cinq autres Chambres de métiers ultramarines, a été adressé hier à la ministre des Outre-Mer pour lui demander également un effacement des charges sociales et fiscales "au moins pour un trimestre" a déclaré Bernard Picardo, "pour permettre à nos entreprises de repartir lors du déconfinement". "CMA France regarde de la même manière notre réseau et pense demander la même chose à l’échelle nationale", explique le président de la CDMA, "ce qui montre bien le séisme dans les entreprises".
Bernard Picardo s’est ensuite exprimé sur la problématique des banques "qui ne seraient pas toutes en ordre de marche" concernant l’octroi de prêts bancaires garantis par l’État. "Chaque réseau demande des documents qui sont différents. J’ai été interpellé par une coiffeuse qui avait fait une demande de PGE mais sa banque demande un extrait de Kbis, alors qu’elle est en entreprise individuelle et inscrite à la Chambre de métiers. Le problème a été réglé lundi après que je sois intervenu auprès de son établissement bancaire", déplore le président de la Chambre consulaire. Il demande aux banques de ne pas profiter de ce moment pour demander "plus de frais qu’il n’en faudrait" et leur demande au contraire de sortir de leur "zone de confort". "Ce sont quand même les entreprises qui font vivre les banques à travers nos prêts et aujourd’hui nous avons besoin d’elles", a-t-il tenu à rappeler. Une réunion devrait avoir lieu la semaine prochaine entre CMA France et les banques au niveau national pour tenter de débloquer la situation. « Il y a une volonté de CMA France, avec le gouvernement, de prendre en charge 100% de garantie (contre 90% actuellement dans le PGE, ndlr) pour qu’il n’y ait plus ce problème au niveau des banques comme en Allemagne", poursuit Bernard Picardo. Concernant les assurances, "une réflexion est menée au niveau national à laquelle nous sommes associés pour faire en sorte de trouver des solutions notamment sur la perte d’exploitation".
Bernard Picardo a également fait un point sur l’apprentissage. La CDMA, premier formateur en apprentissage de l’île, a décidé depuis les mesures de confinement de fermer tous ses centres. "Nous restons en contact avec nos apprentis", assure-t-il, à travers la mise en place de formations à distance. Sur le flou qui règne encore sur la tenue des examens, qui dépendent de l’Éducation nationale "on ira probablement sur un contrôle continu", contrairement aux examens du diplôme de métier qui seront décalés dans le temps.
Malgré ces moments difficiles pour l’artisanat, Bernard Picardo salue le nombre important d’initiatives de solidarité lancées par le secteur. "Des entreprises ont pris contact avec nous pour la fabrication de visières de sécurité et nous les avons accompagnés pour l’acquisition d’imprimantes 3D. Il y a aussi la fabrication de masques. On a travaillé dès le début du confinement avec les couturiers et les couturières qui ont fabriqué et distribué ces masques auprès des professionnels les plus exposés", se félicite-t-il. "Un travail est d’ailleurs mené avec la Dieccte pour recenser l’ensemble de ces couturiers pour plus de cohérence pour que cela puisse être une source de revenus pour eux".
Le réseau de la Chambre des métiers travaille enfin sur la mise en place d'un numéro vert à destination des entreprises pour répondre à toutes leurs questions sur les dispositifs d'aide.
67,5% des entreprises interrogées ont cessé temporairement leur activité
S'il est encore "trop tôt" pour faire un bilan complet de ce mois de confinement, Bernard Picardo estime tout de même que la perte enregistrée pour le secteur de l'artisanat à La Réunion depuis presque un mois de confinement est comprise "entre 60 et 65 millions d'euros". Ainsi, 67,5% des entreprises interrogées par les services de la CDMA ont cessé temporairement leur activité, 52,7% ont constaté une baisse ou ont reporté les commandes de leurs clients, 35% prévoient un ralentissement de l’activité, 27,6% ont vu leurs approvisionnements être bloqués et 27,1% ont suspendus leurs déplacements professionnels.
Au niveau des aides, elles sont 90,2% à avoir postulé pour le Fonds de solidarité du gouvernement de 1500 euros, 68,7% pour le Fonds de solidarité réunionnaise de la Région et 66,8% à avoir demandé le report des échéances sociales (57% pour les échéances fiscales) et 31,8% à avoir mobilisé le dispositif d'aide partielle. Elles ne sont que 13,1% à avoir obtenu ou le maintien d'un crédit bancaire BPi France.
"Dans l'artisanat, on enregistre en temps normal chaque année dans l'île 2 500 créations d'entreprises et 1 500 radiations au registre. Avec cette crise, il y aura certainement beaucoup de plus de radiations", s'inquiète le patron des artisans, qui veut malgré tout rester positif et penser à une reprise prochaine de l'activité.
"Avec notre réseau nous allons mettre en place une campagne de communication avec pour slogan "tous avec nos artisans". On demande à nos concitoyens de faire confiance à leurs artisans et de les faire travailler pour permettre à l'activité économique de repartir. L'artisanat à La Réunion c'est 45 000 emplois qui font vivre 45 000 familles. Il faut une vraie solidarité autour de nos entreprises et de nos artisans", conclut Bernard Picardo.
Bernard Picardo a tout d’abord fait un point sur les mesures sociales. Ainsi, comme pour mars, il est possible de reporter les échéances des cotisations sociales et impôts directs des entreprises pour tout le mois d’avril. Le montant de ces échéances sera lissé sur les échéances à venir entre mai et décembre. Durement touchés par cette crise sanitaire en raison de l’arrêt de quasiment tous les chantiers (plus de 90% en France fin mars), les artisans du BTP auront la possibilité de différer de trois mois sans majoration, le paiement des cotisations appelées au titre des mois de février (payables en mars), mars (payables en avril) et avril (payables en mai) 2020. Les procédures de recouvrement liées à des échéances antérieures non-honorées sont elles toujours suspendues. Concernant la retraite complémentaire, la Caisse Réunionnaise Complémentaire pour la retraite permet un report de 3 mois de l’échéance du 15 mars avec possibilité de remise des majorations de retard et une demande de délais de paiement pour les cotisations de février.
Une demande pour un effacement des charges sociales et fiscales "au moins pour un trimestre"
Un courrier, co-écrit avec la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion et les cinq autres Chambres de métiers ultramarines, a été adressé hier à la ministre des Outre-Mer pour lui demander également un effacement des charges sociales et fiscales "au moins pour un trimestre" a déclaré Bernard Picardo, "pour permettre à nos entreprises de repartir lors du déconfinement". "CMA France regarde de la même manière notre réseau et pense demander la même chose à l’échelle nationale", explique le président de la CDMA, "ce qui montre bien le séisme dans les entreprises".
Bernard Picardo s’est ensuite exprimé sur la problématique des banques "qui ne seraient pas toutes en ordre de marche" concernant l’octroi de prêts bancaires garantis par l’État. "Chaque réseau demande des documents qui sont différents. J’ai été interpellé par une coiffeuse qui avait fait une demande de PGE mais sa banque demande un extrait de Kbis, alors qu’elle est en entreprise individuelle et inscrite à la Chambre de métiers. Le problème a été réglé lundi après que je sois intervenu auprès de son établissement bancaire", déplore le président de la Chambre consulaire. Il demande aux banques de ne pas profiter de ce moment pour demander "plus de frais qu’il n’en faudrait" et leur demande au contraire de sortir de leur "zone de confort". "Ce sont quand même les entreprises qui font vivre les banques à travers nos prêts et aujourd’hui nous avons besoin d’elles", a-t-il tenu à rappeler. Une réunion devrait avoir lieu la semaine prochaine entre CMA France et les banques au niveau national pour tenter de débloquer la situation. « Il y a une volonté de CMA France, avec le gouvernement, de prendre en charge 100% de garantie (contre 90% actuellement dans le PGE, ndlr) pour qu’il n’y ait plus ce problème au niveau des banques comme en Allemagne", poursuit Bernard Picardo. Concernant les assurances, "une réflexion est menée au niveau national à laquelle nous sommes associés pour faire en sorte de trouver des solutions notamment sur la perte d’exploitation".
Bernard Picardo a également fait un point sur l’apprentissage. La CDMA, premier formateur en apprentissage de l’île, a décidé depuis les mesures de confinement de fermer tous ses centres. "Nous restons en contact avec nos apprentis", assure-t-il, à travers la mise en place de formations à distance. Sur le flou qui règne encore sur la tenue des examens, qui dépendent de l’Éducation nationale "on ira probablement sur un contrôle continu", contrairement aux examens du diplôme de métier qui seront décalés dans le temps.
Malgré ces moments difficiles pour l’artisanat, Bernard Picardo salue le nombre important d’initiatives de solidarité lancées par le secteur. "Des entreprises ont pris contact avec nous pour la fabrication de visières de sécurité et nous les avons accompagnés pour l’acquisition d’imprimantes 3D. Il y a aussi la fabrication de masques. On a travaillé dès le début du confinement avec les couturiers et les couturières qui ont fabriqué et distribué ces masques auprès des professionnels les plus exposés", se félicite-t-il. "Un travail est d’ailleurs mené avec la Dieccte pour recenser l’ensemble de ces couturiers pour plus de cohérence pour que cela puisse être une source de revenus pour eux".
Le réseau de la Chambre des métiers travaille enfin sur la mise en place d'un numéro vert à destination des entreprises pour répondre à toutes leurs questions sur les dispositifs d'aide.
67,5% des entreprises interrogées ont cessé temporairement leur activité
S'il est encore "trop tôt" pour faire un bilan complet de ce mois de confinement, Bernard Picardo estime tout de même que la perte enregistrée pour le secteur de l'artisanat à La Réunion depuis presque un mois de confinement est comprise "entre 60 et 65 millions d'euros". Ainsi, 67,5% des entreprises interrogées par les services de la CDMA ont cessé temporairement leur activité, 52,7% ont constaté une baisse ou ont reporté les commandes de leurs clients, 35% prévoient un ralentissement de l’activité, 27,6% ont vu leurs approvisionnements être bloqués et 27,1% ont suspendus leurs déplacements professionnels.
Au niveau des aides, elles sont 90,2% à avoir postulé pour le Fonds de solidarité du gouvernement de 1500 euros, 68,7% pour le Fonds de solidarité réunionnaise de la Région et 66,8% à avoir demandé le report des échéances sociales (57% pour les échéances fiscales) et 31,8% à avoir mobilisé le dispositif d'aide partielle. Elles ne sont que 13,1% à avoir obtenu ou le maintien d'un crédit bancaire BPi France.
"Dans l'artisanat, on enregistre en temps normal chaque année dans l'île 2 500 créations d'entreprises et 1 500 radiations au registre. Avec cette crise, il y aura certainement beaucoup de plus de radiations", s'inquiète le patron des artisans, qui veut malgré tout rester positif et penser à une reprise prochaine de l'activité.
"Avec notre réseau nous allons mettre en place une campagne de communication avec pour slogan "tous avec nos artisans". On demande à nos concitoyens de faire confiance à leurs artisans et de les faire travailler pour permettre à l'activité économique de repartir. L'artisanat à La Réunion c'est 45 000 emplois qui font vivre 45 000 familles. Il faut une vraie solidarité autour de nos entreprises et de nos artisans", conclut Bernard Picardo.