À seulement 18 ans, ce jeune apprenti cuisinier sans casier judiciaire a fait n’importe quoi le 15 octobre dernier. Il se trouve à Saint-Paul en scooter sur le trottoir quand une patrouille pédestre de gendarmes le remarque. Et là, il décolle à vive allure et entame donc une course poursuite. Il n’a pas de plaques sur son véhicule ; craint-il surement de se prendre une amende… Mais il fait demi-tour, revient et ralentit. Les gendarmes se mettent donc en position pour le contrôler quand il arrive à leur niveau. Mais coup de panique ou manque de jugeote, il accélère et fonce sur l’un des gendarmes. Ce dernier réussit à esquiver, de peu, et lui met un coup de bâton sur la roue. Le scootériste poursuit sa route et slalome même entre les passants.
Devant le tribunal correctionnel de Champ Fleuri, il déclare : « J’estimais ne pas les avoir mis en danger, j’allais pas vite ». « Suffisamment pour semer les gendarmes quand-même », lui répond le président d’audience. Les gendarmes positionnent donc leurs véhicules à plusieurs endroits stratégiques en attendant de tomber sur le scootériste. Mais il réussit à poursuivre sa route et il est finalement retrouvé à Cap Homard, assis sur le scooter, en train de regarder son téléphone. Attrapé par les épaules, il tente néanmoins d’accélérer et c’est du gaz lacrymogène qui mettra enfin fin à cette mascarade.
Assisté par la procureure dans ses déclarations
« Pourquoi avoir fui ? » lui demande la cour. « Je savais que j’étais en infraction ». Il n’aurait pas eu de plaques car il aurait réparé le scooter et oublié de les remettre. Apparemment cette explication tient la route car il n’est pas poursuivi pour défaut d’immatriculation mais refus d’obtempérer.
Il parle peu et n’a pas d’avocat. Mais ce jeune homme sans histoires, bientôt 19 ans, qui a fait des études et travaille dans le cadre de sa formation se voit assisté par la procureure. « Comment expliquez vous ça ?
– Je ne peux pas l’expliquer
– Vous aviez des soucis financiers, vous étiez loin de vos parents, vous êtes seul ici… Je ne veux pas être l’avocat de la défense mais expliquez-vous ».
En effet, ce Guadeloupéen est à La Réunion, seul, depuis peu. « Vous étiez un danger public ce jour-là, affirme la procureure, et vous auriez pu être poursuivi pour violences volontaires avec arme. Il s’agit donc d’un avertissement ». Elle lui explique ce qu’est le sursis, qu’il n’effectuera pas de peine de prison, surement pour ne pas le voir paniquer. Il a donc été condamné à deux mois de sursis.