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Cour criminelle : Ils se rencontrent sur les réseaux sociaux, elle meurt brûlée

Le couple s'était uni en Tunisie après quelques échanges sur internet. À La Réunion, la famille ne savait rien. Cinq mois plus tard, le jeune marié, papiers en poche, débarquait sur l'île. Peu à peu, son épouse s'était isolée avant de succomber à des brûlures suspectes en mai 2018. Soutenant la thèse du suicide, l'accusé, poursuivi pour avoir donné la mort sans intention de la donner, a deux jours pour s'expliquer devant les cinq magistrats de la cour criminelle.

Ecrit par 2181159 – le lundi 29 août 2022 à 19H30

Marie Bergerette Baltimor et Sofienne Hajji se sont rencontrés sur internet. Quelques mois plus tard, la Saint-Pauloise décollait pour la Tunisie afin de rencontrer son prétendant. « Quand elle est arrivée là-bas, tout était prêt, la bague, la cérémonie et les invités », conte un membre de sa famille qui souhaite que la vérité éclate enfin.

À La Réunion, personne n’était au courant de cette union jusqu’à ce que le jeune marié publie intentionnellement des photos des noces sur les réseaux sociaux. C’est alors le choc.

Une arnaque et de l’emprise

Cinq mois plus tard, le Tunisien débarquait à La Réunion. De l’avis des  proches, Bergie, le petit nom gâté Marie Bergerette Baltimor, s’était progressivement éloignée puis refermée sur elle-même. Ce comportement ne correspondait pas à son caractère et tous s’étaient inquiétés. « Un jour, alors que nous ne l’avions plus vue depuis longtemps, elle a accepté de participer à une fête d’anniversaire. Elle portait de larges lunettes noires », se souvient une de ses sœurs. « Li totoche a ou ? », lui avait demandé son frère Reynald.

De l’avis de tous, Bergerette Baltimor s’était faite arnaquer et se trouvait sous l’emprise de son mari. En avril 2018, dans l’appartement de la Plaine Saint-Paul, le corps de la malheureuse s’était enflammé sous les yeux de Sofienne Hajji. Celui-ci avait invoqué un suicide. Mais les autorités avaient mis sa parole en doute. Pourquoi alors était-ce Bergerette qui avait appelé les secours, les jambes et le corps brûlés alors qu’elle se trouvait dans leur voiture, pendant que lui rangeait le désordre de leur logement plutôt que la conduire d’urgence à l’hôpital ?

Il invoque un suicide puis repart faire sa vie en métropole

Au CHU de Bellepierre, la victime de 44 ans avait été placée dans le coma, ses blessures étant particulièrement graves. Le 1er mai, elle avait succombé. Suspecté de lui avoir donné la mort sans intention de la donner, Sofienne Hajji avait été mis en examen quatre mois plus tard, en septembre 2018. Contre l’avis du parquet, il avait été placé sous contrôle judiciaire.

Peu à peu, ses obligations avaient été assouplies et le trentenaire avait pu quitter La Réunion pour refaire sa vie.

Ecroué pour des violences sur sa nouvelle épouse

Six mois plus tard, on retrouve le personnage à Quimper. Il travaille dans une usine qui conditionne des huîtres. Là, il rencontre celle qui deviendra vite sa nouvelle épouse. La Bretonne raconte que les coups ont commencé à pleuvoir quelques mois après leur mariage. Elle n’a pas le courage de porter plainte. Mais les faits sont révélés par un proche et le parquet poursuit.

Jugé fin 2019 pour des violences conjugales, Sofienne Hajji finit en prison pour un an avec un sursis sur la tête en cas de récidive. L’épouse victime prend alors attache avec la belle-sœur de Bergerette Baltimor et lui raconte tout. « Si un jour il est jugé à La Réunion, elle veut venir témoigner de l’enfer qu’elle a vécu avec lui », déclare Christine Grondin.

Le temps du procès criminel est donc venu. Sofienne Hajji est accusé d’avoir donné la mort à son épouse sans l’intention de la donner ainsi que de violences conjugales. Il comparait ce lundi, et jusqu’à demain, mardi, devant cinq magistrats de la cour criminelle, émanation de la cour d’assises jugeant les crimes passibles de 20 ans de réclusion criminelle.

C’est ce qu’encourt Sofienne Hajji qui a toujours défendu la thèse du suicide en affirmant que c’était Bergerette qui s’était aspergée d’alcool à brûler dans un moment de désespoir. Ses explications sont attendues à la barre de la cour.

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