Mettons fin au suspens immédiatement, ce n’est pas pour la longueur de leurs jupes, pourtant très courtes, que ces deux néerlandaises ont été interpellées puis libérées contre une caution de 10.000 rands (environ 1.000 euros) après avoir comparu devant un tribunal exceptionnel, créé pour le Mondial. La raison est plus mercantile, puisque leurs jupes arboraient fièrement, lors de la rencontre Pays-Bas-Danemark, une marque de bière (Bavaria pour ne pas la citer) qui n’est pas partenaire de la Fifa pour cette Coupe du monde.
Le coup de pub a tellement bien marché que les filles ont été filmées plusieurs fois pendant la rencontre, ce qui n’a pas plus à la Fédération internationale qui a porté plainte pour publicité clandestine. Au total, 36 filles ont été interpellées dans un premier temps, puis relâchées. Seulement deux néerlandaises ont été à nouveau interpellées un peu plus tard.
Des places vendues par… un chroniqueur anglais
Le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Maxime Verhagen, a immédiatement réagi pour défendre ses ressortissantes : « C’est insensé qu’une peine de prison plane au-dessus de la tête de deux femmes pour avoir porté des jupes orange dans un stade de football. (…) L’arrestation et l’inculpation sont une réaction disproportionnée. (…) Si l’Afrique du Sud ou la Fifa veulent poursuivre une société pour publicité illégale, ils doivent entreprendre une procédure juridique contre la société et pas contre de simples citoyens qui portent une jupe orange ».
Bavaria a également annoncé soutenir, au moins juridiquement, les deux néerlandaises, qui ont dues remettre leurs passeports aux autorités.
L’affaire va même plus loin puisque, cherchant comment la société Bavaria s’était procurée les places, la Fifa a découvert qu’elle appartenaient en réalité à la chaîne britannique ITV. Après enquête, il s’agit en effet du chroniqueur sportif Robbie Earle, qui a revendu ses places à une société de marketing. Il a été licencié.