Depuis le début du procès de la Civis, Michel Fontaine a plutôt été épargné par la plupart des prévenus mis en cause. Ce n’est pas le cas d’Hugues Salvan, l’ancien maire de Saint-Philippe. Absent des débats, c’est par l’intermédiaire de son avocat, le bâtonnier Georges-André Hoarau, qu’il a mis en difficulté le président de la Civis et Willy Caderby.
Le procureur a notamment rappelé les propos d’Hugues Salvan lors de l’instruction. Il avait qualifié la Semita de « pompe à fric ». Le marché de l’infogérance, c’est le plus gros morceau du dossier, plus de neuf millions d’euros. La Semita est la seule société à avoir été candidate à l’appel d’offres, ce qui apparaît fortement suspicieux, surtout que ce marché représentait la plus grande partie du chiffre d’affaires de la Sem.
Par ailleurs, les prestations restent floues quant à ce marché. Montré du doigt comme l’éventuel chef d’orchestre, Michel Fontaine se justifie: « la création de la Semita était une décision collégiale ».
« Omerta »
Selon l’avocat de l’ancien maire de Saint-Philippe, il y a eu un conflit d’intérêt concernant les avocats de Jean-Marc Laurent, l’ancien directeur général des services de la Civis. Ce dernier aurait été défendu par maître Pierre Cregut qui appartient au même cabinet que maître Jacques Belot. Pourtant, Michel Fontaine aurait été assisté par maître Jacques Belot lors de sa garde à vue, alors qu’il intervient également dans ce procès comme partie civile de la Civis.
Georges-André Hoarau a dénoncé « l’omerta », la fameuse loi de silence des mafieux siciliens. Coup de théâtre dans ce procès, annoncé absent pour raison médicale, Hugues Salvan pourrait être présent ce matin sur un lit médicalisé.