Voilà ! Je suis chez moi, paralysé par une double fracture aux vertèbres L2 et L3.
Je porte un corset, instrument de torture indispensable pour envisager des jours moins pires d’ici 3 mois.
Je peux juste m’asseoir sur le rebord de mon galetas pour pisser dans un seau ; et trottiner jusqu’à ma cuisinière pour me réchauffer un café. Le reste ? Niet ! Au ki ! Peau-de-balle ! Nib ! Que chi ! In graine ! In merde !…
Un docteur a accepté de venir me consulter, ô miracle !
Il m’a donné une ordonnance pour une radio. Re-ô miracle : Rendez-vous obtenu dans un centre radio pour lundi matin. Problème :
Depuis vendredi matin, j’appelle comme un cinglé tous les centres ambulanciers du Nord. Personne ne répond. Je laisse message sur message depuis vendredi, pas un de ces sagouins n’a seulement eu la politesse de me répondre… ne serait-ce que pour me dire « Crève, connard ! »
Ce dimanche à 16 h, en désespoir de cause, je me résous à appeler les pompiers. Azot… somanké ?
On décroche tout-de-suite. Ce brave homme m’explique que ce n’est pas dans leurs compétences (ce qui est vrai) et me conseille d’appeler le 15, le Samu.
Avec componction et le ton de quelqu’un qui s’en fout royalement, le toubib du Samu me raconte que demain, faut que j’envoie quelqu’un chez mon toubib et que là, il faudra demander à la secrétaire du toubib de téléphoner elle-même à une ambulance… si elle en trouve une !
Il n’a pas ajouté AFBAO mais le ton y était.
Je vous jure que tout ceci est vrai car c’est bien à moi que c’est arrivé.
Vous avez vu un ambulancier parmi les gilets jaunes ? Ben non !