Les révélations ne s’arrêtent pas là
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à l’année 2020. L’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, alors l’une des vice-présidentes du Parlement européen, est invitée à un congrès organisé par le Qatar. Elle décide de s’y rendre accompagnée de son conjoint, assistant parlementaire, et d’un ex-eurodéputé italien influent. Les enquêteurs belges soupçonnent que ce voyage était en réalité un prétexte pour recevoir des pots-de-vin de la part de l’émirat qatari. Les perquisitions menées chez ces individus ont permis la saisie d’un million et demi d’euros en petites coupures.
Mais la révélation de ces voyages non déclarés par les eurodéputés belges, Marc Tarabella et Marie Arena, vient élargir encore plus le champ des suspicions. Ces élus ont tous les deux avoué ne pas avoir déclaré des voyages au Qatar payés par l’émirat, plaidant tous les deux l’oubli.
Marie Arena a même démissionné de sa présidence à la sous-commission Droits de l’homme du Parlement européen, expliquant que cette décision avait été prise en raison des attaques politico-médiatiques qui nuisaient à son image et à celle de la sous-commission. Les autorités judiciaires belges ont également demandé la levée de l’immunité de Marc Tarabella, proche de Pier-Antonio Panzeri, l’ex-eurodéputé italien au cœur du scandale, chez qui 600 000 euros en espèces avaient été saisis.
Ces révélations viennent contester davantage la crédibilité du Parlement européen, déjà ébranlée par des accusations de corruption.