Louis B, 27 ans, comparaît entre ses deux anges gardiens, menotté jusqu’aux sourcils. Court, râblé, le pas ferme, il traîne derrière lui un CV judiciaire long comme la sécheresse actuelle. Mais ce n’est pas de sa faute, même s’il reconnaît avec une bonne volonté touchante tout ce qu’on lui reproche. N’ayant pas encaissé la mort de son père, il est « tombé dans l’artane, le zamal et l’alcool, ce qui entraîne le passage à l’acte ».
L’acte ? Juste quelques « jeux PC, des PS3, des PSP, des cartes bancaires, des clés USB, des portefeuilles, des lecteurs MP3, des casques, des micros, des ordinateurs portables, des disques durs, des lecteurs DVD, des ordinateurs fixes, des GSM, des tortues, une console PSP, une Nitendo, quelques dizaines de DVD, un vidéo projecteur et quelques broutilles ». Plus quelques actes de dégradation divers sur les lieux de ses larcins. Excusez du peu.
Adepte des entrepôts ou lieux d’habitation provisoirement déserts, Louis vole tout ce qui lui tombe sous la main. Pas contrariant, il reconnaît tout ce qu’on lui reproche mais jure (on ne l’y reprendra plus) qu’il s’est amendé : il a un travail rémunéré en prison, indemnise ses victimes peu à peu et a même une femme. Ah !
Ce qui n’émeut guère Michel Giraudet, l’accusateur public : « Louis B. dit avoir acquis un métier. Effectivement, c’est un monte-en-l’air professionnel. Il a une profession ? Exact : il est cambrioleur. Il ne vole pas pour manger, mais uniquement ce qui a de la valeur. Les vidéos, les hi-fi, ça se vend bien ».
Me Lebras, défenseur d’Arsène Lupin saisit la perche au vol : « Ce qu’on appelle un métier, le vol, dans le cas de mon client, est plutôt un emploi précaire, tout juste un CDD ! »
Si précaire qu’en attendant des jours meilleurs, Louis B. exécutera 2 ans de prison ferme de plus.