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Correctionnelle: Un Rasta bien chargé en cannabis repart sans condamnation

Il sortait du lot dans la salle d’audience du tribunal correctionnel ce mardi. Habillé de son béret jaune, vert et rouge, un short et des savates bien usagées, il a été prié d’enlever son couvre-chef, des dreadlocks tombant gracieusement le long de son dos. « Vous n’avez pas de pantalon ? » demande le président. « Non, je suis […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 28 novembre 2017 à 18H01

Il sortait du lot dans la salle d’audience du tribunal correctionnel ce mardi. Habillé de son béret jaune, vert et rouge, un short et des savates bien usagées, il a été prié d’enlever son couvre-chef, des dreadlocks tombant gracieusement le long de son dos. « Vous n’avez pas de pantalon ? » demande le président. « Non, je suis habillé comme ça depuis que je suis marmaille », répond le prévenu. Et il ne savait pas ; n’a jamais été au tribunal.
 
Cet habitant de Mafate de 50 ans est un Rastafari. On peut facilement imaginer ce que la police a trouvé dans son sac au Port le 2 juin dernier, alors qu’il sortait d’un taxi. En route depuis Aurère pour passer du bon temps au Sakifo, le prévenu avait en effet plusieurs centaines de grammes de cannabis sur lui.
 
Chez lui, la police trouve près d’un kilo d’herbe séchée et des plantes. Il en consomme depuis l’âge de 11 ans et n’a aucune intention d’en faire un trafic. La seule personne qui fume avec lui, c’est son fils, qu’il veut garder sur le bon chemin, loin des dangers du monde extérieur. « On vit de notre travail de la terre, des légumes, des tisanes zerbaz pour les maladies. Mon projet de vie c’est la nature. Et je veux juste me rapprocher de Dieu ».
 
« Il ne va pas arrêter de fumer »
 

Son avocate explique ainsi qu’il s’agit d’un vrai Rastafari, végétarien, ayant voyagé en Ethiopie pour récupérer sa croix …. et ne fumant que la pipe, le papier étant fait par l’homme. « C’est sa philosophie ou sa religion ; ça dépend comment vous le voyez, explique-t-elle, et il refuse toute interférence humaine tant que possible. Parfois il n’a pas le choix, comme son t-shirt, sur lequel il a quand même dessiné le portrait de son épouse ». Auquel moment notre personnage fort sympathique se lève pour montrer aux juges et à au public, son œuvre d’art.
 
« Il ne va pas arrêter de fumer, je ne vais pas vous mentir, avoue-t-elle, et depuis l’incident, il ne compte plus descendre d’Aurère, à l’exception de l’audience d’aujourd’hui. Il n’ira pas chez le médecin si on lui impose des soins donc la mise à l’épreuve ne le conduira qu’en détention car il ne la respectera pas ».
 
C’est en effet ce que la procureure avait requis. Mais suite à son interpellation, le procès verbal n’avait pas été signé et le prévenu pas correctement informé des faits ; bref, des erreurs administratives qui lui permettent ce mardi de repartir sans peine. Rien d’inquiétant, tous semblent d’accord, car on ne le soupçonne pas non plus d’être un danger public…

 

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