Revenir à la rubrique : Faits divers

Correctionnelle: « A faire ma vole in vélo ? Moin la jamais monte su in vélo ! »

Jean-Hugues Camy, 51 ans, vit accessoirement du RSA et principalement d’une activité de maquignonnage sur voitures à la provenance douteuse. Plus des revenus à l’origine encore moins avouable. C’est un fidèle habitué de la correctionnelle. Son CV judiciaire, impressionnant, comporte plus de 20 mentions : plusieurs condamnations pour conduite sous influence éthylique ; refus de […]

Ecrit par Jules Bénard – le mardi 11 novembre 2014 à 12H36

Jean-Hugues Camy, 51 ans, vit accessoirement du RSA et principalement d’une activité de maquignonnage sur voitures à la provenance douteuse. Plus des revenus à l’origine encore moins avouable.

C’est un fidèle habitué de la correctionnelle. Son CV judiciaire, impressionnant, comporte plus de 20 mentions : plusieurs condamnations pour conduite sous influence éthylique ; refus de se soumettre aux contrôles ; conduite sans permis (le sien a été suspendu plus souvent qu’à son tour) ; falsification et usage de chèques et documents divers ; délits de fuite ; recels divers ; vols ; fausses plaques d’immatriculation ; pas d’assurance voiture ; vols aggravés ; violences aggravées sur sa concubine ; possession et usage de zamal… Prévert battu à plate couture.

Délinquant chevronné, il n’a pourtant acquis ni habileté ni subtilité. Voici encore deux mois, il se fait choper par les policiers à qui il présente une carte grise pour un véhicule vendu dont les noms des vendeur et acheteur sont les mêmes, le sien !

Mais il était surtout poursuivi, à peine sorti de prison, pour vol de voiture, vol de chéquier, destruction de véhicule (pour effacer les preuves ?), vol d’outillage, vol de vélo, intrusion dans une maison d’habitation et vol de numéraire.

« Une gestion en bon père de famille quant à ce qu’il a volé, note ironiquement le procureur Saunier. L’argent sitôt volé, il l’a sagement déposé sur son compte en banque ».

C’est l’affaire de la voiture volée qui a permis de découvrir le reste, par « effet dominos » : les agents sont allés perquisitionner chez lui et découvert le reste, « dans un dossier boule-de-neige », ajoute un procureur décidément très en verve.

Exception faite de quelques objets volés, une scie circulaire, un poste à souder, un sarkozy, oups ! nous voulions dire un kärcher, bonhomme nie tout le reste.

Le zamal ? « Ca mon garçon la plante ça », chargeant sans vergogne son fils âgé de 12 ans.

Les chèques ? « Mon concubine la vole ça, sinonsa elle la trouvé. D’ailleurs, elle i boire la rak, son témoignage lé pas bon », avance-t-il pour expliquer que c’est elle qui a déposé les chèques sur son compte à elle.

La jeune femme, souvent violentée par Camy, prétend que c’est lui, sous la menace, qui l’y a contrainte.

Un CV plus chargé qu’une mule péruvienne

Le vélo retrouvé chez lui ? « Mi connais pas moin. A faire ma vole in vélo ? Moin la jamais monte su in vélo ! » Si ça n’est pas une preuve, c’est à désespérer de l’intelligence de la magistrature.

Dénoncé par les membres de sa famille, il réfute tout, y compris les témoignages de voisins, nombreux, qui lui tressent une solide réputation de voleur habituel. Ce que corrobore son CV plus chargé qu’une mule péruvienne.  Rien n’y fait. Ce qui oblige la présidente Tomasini à faire assaut de moucatage avec le procureur :

« Bref, vous êtes une victime. Vous n’êtes entouré que de fieffés menteurs qui vous en veulent ! »

Le procureur souligna la violence du prévenu et sa lâcheté devant ses responsabilités. Et de réclamer un an ferme.

Me Nathalie Pothin n’allait pas se démonter devant une telle avalanche. Et prouva encore une fois que la commission d’office n’est vraiment pas une défense au rabais. S’accrochant à chaque argument défavorable, elle s’est attachée à y dénicher les contradictions faisant « que si M. Camy est un coupable tout trouvé étant donné ses antécédents, il y a nombre de failles dans ce dossier, entre autres les témoignages peu fiables de gens qui ne l’aiment pas ! »

C’était bien essayé. Il faut souligner que dans deux autres dossiers aussi mal barrés pour ses clients, la jeune avocate a fait montre de la même détermination, de la même foi en son métier… et là, avec des clients aussi peinturlurés judiciairement, cela confine au sacerdoce.

A l’impossible, toutefois, nul n’est tenu. Camy en a repris pour un an ferme avec maintien en détention.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique