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Coronavirus: questions sur la sortie annoncée du confinement

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(AFP) Emmanuel Macron a éclairci l’horizon des Français en évoquant la fin possible du confinement face à l’épidémie de coronavirus le 11 mai prochain, mais interrogations et inquiétudes montaient mardi, notamment sur la réouverture des écoles et l’épineuse question des dépistages. La France s’approche du cap des 15.000 décès du Covid-19 (14.967) mais, pour le […]

Ecrit par – le mardi 14 avril 2020 à 17H46

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Des personnes passent devant une banderole remerciant le personnel soignant, les commerçants, la sécurité nationale les éboueurs, les postiers et les agriculteurs, à Paris, le 14 avril 2020 - FRANCK FIFE / ©AFP

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Emmanuel Macron a éclairci l’horizon des Français en évoquant la fin possible du confinement face à l’épidémie de coronavirus le 11 mai prochain, mais interrogations et inquiétudes montaient mardi, notamment sur la réouverture des écoles et l’épineuse question des dépistages.

La France s’approche du cap des 15.000 décès du Covid-19 (14.967) mais, pour le cinquième jour consécutif, le nombre de patients en réanimation a baissé lundi. « L’épidémie commence à marquer le pas » et « l’espoir renaît », a souligné le président lors de son allocution lundi soir, très attendue et suivie par 36,7 millions de téléspectateur, un record absolu.

Le gouvernement présentera « un plan complet de sortie » du confinement « largement avant la date du 11 mai », a indiqué mardi le Premier ministre, Edouard Philippe. Plan qui devra « mettre en place les instruments, les méthodes, la doctrine d’emploi, la coordination nécessaire », pour sortir d’une mesure totalement inédite et qui aura duré 8 semaines, si cette date est tenue.

Car des voix s’élèvent déjà pour réclamer des précisions. « Il y a encore trop d’inconnues », a estimé le premier secrétaire du PS Olivier Faure, alors que les députés PCF demandaient des « garanties sanitaires ».

Un sujet fait notamment débat : le chef de l’Etat a créé la surprise, en annonçant qu’à partir du 11 mai, seraient rouvertes « progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées », alors que dans l’enseignement supérieur, « les cours ne reprendront pas physiquement avant l’été ». En revanche, bars, restaurants et salles de cinéma resteront fermés.

– « Risque inutile » –

L’annonce provoque inquiétudes et critiques, notamment chez les enseignants. « C’est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles alors que l’on sait que c’est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça paraît être en contradiction totale avec le reste », a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Côté médical, le président de la Fédération des médecins de France Jean-Paul Hamon, s’est dit « tracassé » par une annonce qui ferait courir « un risque inutile ».

Autre marqueur fort, il n’y aura pas de grands festivals ou rassemblements au moins jusqu’à mi-juillet. Le festival d’Avignon a en conséquence jeté l’éponge dès lundi soir. Côté musiques actuelles, les Eurockéennes de Belfort, les Francofolies de La Rochelle ou le Main Square d’Arras on suivi mardi alors que le festival breton des Vieilles Charrues, le plus important de France, est en suspens. Que va-t-il se passer pour le Tour de France? Et le Festival de Cannes ?

Par ailleurs, les frontières de la France avec les pays non-européens « resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a précisé M. Macron.

Du côté des réactions positives, le patronat s’est déclaré « satisfait » que le président « ait fixé un cap pour remettre le pays en marche », à l’exception du secteur de l’hôtellerie-restauration exclu du déconfinement. Par contre le patron du Medef a déclaré « clos » le débat sur sa proposition d’allonger le temps de travail post-confinement, qui a hérissé jusqu’au gouvernement.

Le chômage partiel, qui concerne actuellement 8 millions de salariés, coûtera 24 milliards d’euros, a indiqué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur BFMTV/RMC, ajoutant que l’effort public d’aide à l’économie atteindrait « plus de 100 milliards d’euros. La partie du fonds de solidarité réservée aux entreprises menacées de faillite va être renforcée et le montant de ce fonds porté au total à 7 milliards d’euros, a aussi avancé M. Le Maire.

Au-delà du maintien des 1.500 euros pour les entreprises ayant une chute de plus de 50% de leur chiffre d’affaires, il y a un « deuxième étage qui va être porté de 2.000 à 5.000 euros » pour les entreprises menacées de faillite, a encore spécifié le ministre de l’Economie. 

D’ores et déjà, 150.000 entreprises ont eu recours au prêt garanti par l’Etat afin de soutenir leur trésorerie en difficulté.

Mais le tableau est toujours aussi sombre sur le plan économique: le gouvernement prévoit un recul de 8% du produit intérieur brut en France en 2020. Et la France devrait connaître un déficit public aux alentours de 9% du PIB cette année et une dette de 115%, a annoncé mardi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur Franceinfo.

– Quarantaine hôtelière ? –

Comment planifier le déconfinement? L’opération pourrait s’avérer catastrophique si n’était pas mis en place un système de tests massifs et d’isolement des personnes infectées, selon une étude réalisée notamment par l’Inserm.

« Nous sommes en train de renforcer nos capacités pour pouvoir en faire (des tests) massivement le moment venu, », a assuré à l’Assemblée nationale le ministre de la Santé Olivier Véran. Il a toutefois exclu un dépistage systématique de la population. Il ne s’agit pas selon le ministre d’une adaptation de la politique à une pénurie, comme ce fut le cas pour les masques de protection, mais d’un choix stratégique.

« Tester les personnes symptomatiques et les personnes-contact c’est ce que nous recommande de faire l’OMS et ce que font tous les pays les plus avancés en la matière », a-t-il assuré, arguant qu’un dépistage de toute la population, même s’il était matériellement possible, « ne dit rien de l’état de santé des ces personnes le lendemain ».

Quant à l’isolement des personnes testées positives, « toutes les possibilités sont à l’étude, nous n’excluons rien », notamment une éventuelle réquisition d’hôtels, a souligné M. Véran.

« Pour l’instant, ce que je vois, c’est de la défiance, du doute et la parole publique a été tellement décrédibilisée sur les masques, sur les tests, qu’il faut des données concrètes », a taclé M. Faure.

Yves Veyrier, secrétaire général de FO, a aussi demandé une « clarification sur les tests » sur BFM mardi. 

Selon M. Véran « on fait, à peu près, aujourd’hui, 150.000 tests et au delà par semaine, nous sommes en train d’aller vers les 200.000 tests par semaine ».

burs-pgr-so/rh/cb

Philippe GRELARD, Stéphane ORJOLLET

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