Nous ne sommes qu’au deuxième jour de confinement et déjà la situation se complique bon nombre de libéraux dans le domaine médical et paramédical. Pour certains infirmiers, la première difficulté est simple : aller travailler. "Certains policiers ne laissent pas passer sans l’attestation", regrette Sébastien Lallemand, président de Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) Réunion, avant d’ajouter "pourtant, avec notre carte de professionnel de santé, nous pouvons passer sans attestation".
Un autre grand point noir est évidemment le manque de masque de protection. La Réunion doit être ravitaillée demain jeudi, mais sans garantie d’être fourni pour les professionnels. "Quand seront-ils distribués ? Et à qui ? Y en aura-t-il suffisamment?", s’inquiète le président de la FNI Réunion. Pour cette raison, il souhaite que chaque cabinet dispose d’au moins une boîte.
Enfin, la dernière source d’inquiétude est la peur des patients. De nombreuses personnes refusent de laisser entrer les soignants chez eux de peur d’être infectées, même quand la pathologie est importante ou vitale. Une angoisse que comprend Sébastien Lallemand, "Comme nous n’avons pas de masques, les gens ont peur de nous".
Sans protection et sans filet
Pour les kinés par contre, c’est souvent l’inverse. De nombreux patients s’énervent quand le praticien leur annonce l’annulation du rendez-vous. Thomas (nom d’emprunt), kiné dans le sud, comprend parfaitement pourquoi : "Ils ont souvent des douleurs que nous soulageons, ils ont du mal à accepter qu’ils devront faire avec pendant au moins 15 jours. Ils ne réalisent pas que nous pouvons être vecteurs de la maladie".
Depuis lundi 16 mars, les kinés ont eu l’ordre de fermer leurs cabinets. Seules les visites à domicile pour les patients dont la vie est jeu sont maintenues. Cela signifie principalement la kinésithérapie respiratoire. "C’est un public particulièrement exposé et nous pouvons être les vecteurs de la maladie", s’indigne Thomas, avant d’ajouter "quand on voit les protections que les professionnels ont à l’hôpital, alors que nous nous pratiquons nos séances en t-shirt et sans masque de protection. Ils nous recommandent juste d’apporter du linge de rechange". Aucune protection donc, puisque l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes de La Réunion/Mayotte (CIDOMK) n’a pas encore reçu les masques et gels hydroalcooliques suffisants.
Autre source d’inquiétude, ils ne seront pas protégés pas les assurances en cas problème lié au COVID-19. "Depuis le 1er janvier, sentant le coup venir, nos assurances et prévoyances n’assument pas les risques liés au coronavirus", s’indigne Thomas. Une décision confirmée par le Conseil National de l’Ordre des kinés. En clair, si un patient accuse le praticien de lui avoir transmis le virus dans son cabinet, ce dernier n’a aucune protection des assurances. Si la menace vise surtout ceux qui continuent à recevoir du monde dans leurs cabinets, ils ne savent pas si les visites extérieures seront couvertes ou non.
Un autre grand point noir est évidemment le manque de masque de protection. La Réunion doit être ravitaillée demain jeudi, mais sans garantie d’être fourni pour les professionnels. "Quand seront-ils distribués ? Et à qui ? Y en aura-t-il suffisamment?", s’inquiète le président de la FNI Réunion. Pour cette raison, il souhaite que chaque cabinet dispose d’au moins une boîte.
Enfin, la dernière source d’inquiétude est la peur des patients. De nombreuses personnes refusent de laisser entrer les soignants chez eux de peur d’être infectées, même quand la pathologie est importante ou vitale. Une angoisse que comprend Sébastien Lallemand, "Comme nous n’avons pas de masques, les gens ont peur de nous".
Sans protection et sans filet
Pour les kinés par contre, c’est souvent l’inverse. De nombreux patients s’énervent quand le praticien leur annonce l’annulation du rendez-vous. Thomas (nom d’emprunt), kiné dans le sud, comprend parfaitement pourquoi : "Ils ont souvent des douleurs que nous soulageons, ils ont du mal à accepter qu’ils devront faire avec pendant au moins 15 jours. Ils ne réalisent pas que nous pouvons être vecteurs de la maladie".
Depuis lundi 16 mars, les kinés ont eu l’ordre de fermer leurs cabinets. Seules les visites à domicile pour les patients dont la vie est jeu sont maintenues. Cela signifie principalement la kinésithérapie respiratoire. "C’est un public particulièrement exposé et nous pouvons être les vecteurs de la maladie", s’indigne Thomas, avant d’ajouter "quand on voit les protections que les professionnels ont à l’hôpital, alors que nous nous pratiquons nos séances en t-shirt et sans masque de protection. Ils nous recommandent juste d’apporter du linge de rechange". Aucune protection donc, puisque l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes de La Réunion/Mayotte (CIDOMK) n’a pas encore reçu les masques et gels hydroalcooliques suffisants.
Autre source d’inquiétude, ils ne seront pas protégés pas les assurances en cas problème lié au COVID-19. "Depuis le 1er janvier, sentant le coup venir, nos assurances et prévoyances n’assument pas les risques liés au coronavirus", s’indigne Thomas. Une décision confirmée par le Conseil National de l’Ordre des kinés. En clair, si un patient accuse le praticien de lui avoir transmis le virus dans son cabinet, ce dernier n’a aucune protection des assurances. Si la menace vise surtout ceux qui continuent à recevoir du monde dans leurs cabinets, ils ne savent pas si les visites extérieures seront couvertes ou non.

Message reçu par les kinés d'Occitanie
Des sacrifices pourtant énormes
Les libéraux comme les hospitaliers sont exposés quotidiennement aux virus. Dans le cabinet de Thomas, les 5 associés ont désigné l’un d’eux pour attraper le COVID-19. "Ce sera moi ou mon collègue, les plus jeunes et sans enfants. Lorsque l’on aura à traiter le premier patient atteint du coronavirus, celui choisi se sacrifiera pour ne prendre que les patients atteints du virus, avec la quasi-certitude de l’attraper également", annonce-t-il.
Les kinés qui font également un sacrifice à long terme. En fermant boutique, c’est leurs revenus qu’ils mettent sous cloche. C’est le cas pour Gaëlle (nom d’emprunt), kiné dans le nord qui annonce que cette baisse d’activité va lui coûter 4000€ par mois. Entre le loyer, les crédits, les charges sociales, les professionnels savent qu’ils vont sûrement mettre plusieurs années à se relever de cette crise.
Ils ne savent également pas s’ils auront droit à des aides. À l’heure actuelle, l’assurance maladie ne prend en charge que les gardes d’enfant à hauteur de 72€ par jour. Mais c’est tout ou rien. Si une 1/2h de soin est pratiquée dans la journée, l’aide du jour est retiré.
Pourtant, tous sont prêts à ce sacrifice. Mais comme le dit Gaëlle : "Ce qui me rend le plus folle, c’est qu’avec tous les sacrifices qu’on fait, je vois encore des gens ne pas respecter les consignes sanitaires. Ils se serrent la main, se font la bise ou se regroupent pour discuter".
On ne le répétera jamais assez : restez chez vous!