Sortez vos téléphones ! C'est la phrase que tous les élèves de notre époque rêvent d'entendre. Ce lundi 23 mars, leur voeux furent exaucés. Mais à quel prix? Depuis ce matin, les messages de professeurs affluent sur les réseaux sociaux pour demander si les autres ont également des problèmes. Et effectivement, beaucoup d’enseignants n’arrivent pas à se connecter, quel que soit le degré. La rentrée scolaire 2.0 ne se passe donc pas comme prévu.
Le rectorat a demandé aux enseignants et élèves de se connecter sur Métice. Cette plateforme rassemble les outils numériques de la communauté éducative de l'académie de La Réunion sur un portail unique. Malheureusement, dès la page d’accueil, l’académie informe que la connexion est perturbée en raison de l’affluence.
Certaines directions d’établissements ont bien envoyé des SMS demandant aux parents de se connecter sur Pronote, le logiciel de vie scolaire, dans l’espace qui leur est consacré, mais là encore les problèmes de connexion empêchent le bon déroulement des cours.
Le rectorat a demandé aux enseignants et élèves de se connecter sur Métice. Cette plateforme rassemble les outils numériques de la communauté éducative de l'académie de La Réunion sur un portail unique. Malheureusement, dès la page d’accueil, l’académie informe que la connexion est perturbée en raison de l’affluence.
Certaines directions d’établissements ont bien envoyé des SMS demandant aux parents de se connecter sur Pronote, le logiciel de vie scolaire, dans l’espace qui leur est consacré, mais là encore les problèmes de connexion empêchent le bon déroulement des cours.
Pour les enseignants et les élèves, la consigne est d’utiliser les ENT, Environnement Numérique de Travail, pour continuer le programme. Chaque degré de l’ Éducation Nationale possède les siens. Cependant, beaucoup d’enseignants n’ont pas été formés à utiliser ces outils. Et ceux qui l’ont été n’utilisent pas forcément celui que le rectorat recommande aujourd’hui. Il faut donc tout réapprendre, d’autant que les codes d’accès ont été envoyés ce matin. Mais faut-il encore qu'ils fonctionnent.
Certains enseignants préfèrent garder l’ENT qu’ils utilisent habituellement et qu’ils ont parfois dû payer de leur poche. Certains ENT font même payer aux parents des options supplémentaires. De quoi renforcer les inégalités d’apprentissage. Il existe une vraie fracture numérique dans l’île et celle-ci ne va faire qu’accroître les différences de niveaux entre élèves. Entre la connaissance et la possession du matériel, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne. Par exemple, l’ENT "Ma classe à la maison" contient 2 PDF pour la section CE1, l'un de 115 pages et de 165 pages à imprimer. Alors que le papier et les cartouches d’encre sont précieux en ce moment.
Certains enseignants préfèrent garder l’ENT qu’ils utilisent habituellement et qu’ils ont parfois dû payer de leur poche. Certains ENT font même payer aux parents des options supplémentaires. De quoi renforcer les inégalités d’apprentissage. Il existe une vraie fracture numérique dans l’île et celle-ci ne va faire qu’accroître les différences de niveaux entre élèves. Entre la connaissance et la possession du matériel, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne. Par exemple, l’ENT "Ma classe à la maison" contient 2 PDF pour la section CE1, l'un de 115 pages et de 165 pages à imprimer. Alors que le papier et les cartouches d’encre sont précieux en ce moment.
"J’ai dû faire le service après-vente pour les parents qui avaient des difficultés", regrette Jérôme*, professeur des écoles. Prévoyant, il avait tout préparé hier soir. Bien lui en a pris puisque les serveurs étaient saturés ce matin pour les autres.
"En temps normal, il y a déjà des problèmes ! Les ordinateurs ne fonctionnent pas, la connexion lâche", selon Éric*, professeur d’Histoire-Géographie dans un lycée de La Réunion, avant de poursuivre "le système conçu à la base est déjà très verrouillé, donc là il sature". Ces problèmes ne sont donc pas une surprise pour lui.
Si les problèmes sont bien présents, c’est plutôt l’absentéisme qui règne chez les élèves. Faire l’appel des élèves est une obligation légale, mais un casse-tête sans nom pour l’équipe éducative. Si des élèves répondent bien présents, il faut courir derrière les parents pour les autres. Entre les mauvais numéros de téléphone et les mails sans réponses, remplir cette obligation semble mission impossible. Si au niveau primaire, une majorité d’élèves sont bien présents, il en est autrement dans le secondaire. Pour Éric, en moyenne, seuls 30% des élèves sont bien là. Un chiffre qui descend à 10% dans les classes en difficultés.
Enfin, les enseignants sont unanimes sur un point : la difficulté de faire cour à distance. Il est plus difficile de pouvoir s’assurer que chaque élève a bien compris la leçon. Certains enseignements comme l’écriture devient quasi-impossible à distance. C’est une nouvelle forme de pédagogie que les enseignants doivent découvrir.
Pour Éric "ce sont les enseignants qui vont combler les défaillances du système". Beaucoup utilisent leur propre matériel pour plus d’efficacité. D’autres vont chercher les élèves là où ils sont : sur les réseaux sociaux. Certains utilisent des plateformes de jeux vidéo comme Discord pour transmettre leurs cours.
Malgré tout, ce jour restera historique : c’est peut-être la première fois de l'histoire qu’enseignants et élèves rêvent unanimement d’une vraie rentrée des classes à l’école.
*nom d'emprunt
"En temps normal, il y a déjà des problèmes ! Les ordinateurs ne fonctionnent pas, la connexion lâche", selon Éric*, professeur d’Histoire-Géographie dans un lycée de La Réunion, avant de poursuivre "le système conçu à la base est déjà très verrouillé, donc là il sature". Ces problèmes ne sont donc pas une surprise pour lui.
Si les problèmes sont bien présents, c’est plutôt l’absentéisme qui règne chez les élèves. Faire l’appel des élèves est une obligation légale, mais un casse-tête sans nom pour l’équipe éducative. Si des élèves répondent bien présents, il faut courir derrière les parents pour les autres. Entre les mauvais numéros de téléphone et les mails sans réponses, remplir cette obligation semble mission impossible. Si au niveau primaire, une majorité d’élèves sont bien présents, il en est autrement dans le secondaire. Pour Éric, en moyenne, seuls 30% des élèves sont bien là. Un chiffre qui descend à 10% dans les classes en difficultés.
Enfin, les enseignants sont unanimes sur un point : la difficulté de faire cour à distance. Il est plus difficile de pouvoir s’assurer que chaque élève a bien compris la leçon. Certains enseignements comme l’écriture devient quasi-impossible à distance. C’est une nouvelle forme de pédagogie que les enseignants doivent découvrir.
Pour Éric "ce sont les enseignants qui vont combler les défaillances du système". Beaucoup utilisent leur propre matériel pour plus d’efficacité. D’autres vont chercher les élèves là où ils sont : sur les réseaux sociaux. Certains utilisent des plateformes de jeux vidéo comme Discord pour transmettre leurs cours.
Malgré tout, ce jour restera historique : c’est peut-être la première fois de l'histoire qu’enseignants et élèves rêvent unanimement d’une vraie rentrée des classes à l’école.
*nom d'emprunt