"Nous avons vécu le Chikungunya, ça nous a appris à naviguer à vue, à nous adapter". Jeanne Loyher, directrice régionale des centres de dialyses de La Réunion résume parfaitement l’état d’esprit de son service : s’adapter à l’imprévisible. Car si son service à bien mis en place sa cellule de crise, c’est malgré tout plus avec le courage et la capacité de résilience de son personnel que la pandémie pourra être gérée autant que possible.
La santé de son personnel est justement cruciale pour Jeanne Loyher. Le personnel médical ayant plus de chance d’être exposé que la moyenne au virus, la crainte de voir son personnel tomber malade et placé en quarantaine est forte. Déjà que, selon elle, la fermeture des crèches et écoles conduira à 10% d’absences supplémentaires dans son service. "On a une particularité de patients, la dialyse est une activité à part entière, on ne peut pas remplacer nos effectifs aussi facilement que d’autres services", regrette-t-elle.
Concernant les dispositions, le centre de dialyse de La Réunion exécute parfaitement les consignes de l’ARS : les cliniques privées doivent transférer leurs patients atteints aux hôpitaux publics. Les patients, qui ne sont pas hospitalisés au quotidien, ont pour consigne d’appeler le SAMU en cas de doutes et non de se rendre à la clinique.
À l’intérieur, le personnel respecte scrupuleusement les consignes données à tous membres du corps médical (lavage de mains, port de masque et de lunettes, pas de contact physique, etc.).
Le centre tente de compartimenter autant que possible les patients dans ses murs. Le personnel tente de séparer les malades, même si cela reste physiquement difficile.