Si, pour permettre le bon déroulement des négociations, les syndicats ont décidé de stopper les actions, la colère grondait encore mardi dernier avant une énième réunion bilatérale avec la préfecture dans le rôle d’arbitre. Une réunion qui a permis, grâce au travail effectué par l’Etat et la Chambre, de démontrer, chiffres à l’appui, la baisse du pouvoir d’achat des planteurs ces 10 dernières années, indiquent la FDSE, les JA et la CGPER. Ces chiffres viennent ainsi légitimer, selon Frédéric Vienne, les 6 euros d’augmentation exigés alors que les industriels avaient consenti à une augmentation de 49 centimes.
Reçu dans la foulée en préfecture, Tereos aurait finalement donné sa réponse jeudi soir sur les propositions soumises par les planteurs. Le point de blocage s’est désormais déplacé sur le contrat de progrès pour la coupe mécanique. » Avant de négocier sur le prix de référence de la canne, Tereos veut revenir sur les termes du contrat et faire un pas en arrière », déplore Jean-Bernard Gonthier, le président de la Chambre d’agriculture et de la CGPER.
« Si aucun accord n’est trouvé, ce sera catastrophique pour les planteurs »
Pour Bruno Robert, président des Jeunes Agriculteurs, « Tereos veut imposer ses décisions et n’hésite pas à convoquer la presse nationale pour communiquer sur ses bons résultats avec un chiffre d’affaires annoncé en hausse de près de 15 %, à 4,8 milliards d’euros alors qu’à la Réunion le groupe porte un message inverse. Aucune concession n’a été faite de leur côté », regrette-il.
« On doit activer les réunions où tout le monde se met autour de la table », affirme Jean-Bernard Gonthier.
En jeu, l’ouverture de la campagne sucrière censée commencer à la fin du mois dans l’Est. « Si aucun accord n’est trouvé, ce sera catastrophique pour les planteurs. Nous serons alors soumis à n’importe quels aléas, climatiques ou techniques », prévient Bruno Robert.
Le début de la campagne semble compromis pour Jean-Bernard Gonthier qui regrette que, pour la première fois, les négociations aient duré aussi longtemps. « Avant toutes les conventions, les échanges se tiennent bien en amont. Depuis une semaine seulement on assiste à de vraies discussions. On a perdu un mois ! ».