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Contrôle des fosses septiques: « Nous n’avons pas d’autres choix que de facturer »

La Réunion entière découvre l'ampleur des contrôles que devra subir chaque foyer non raccordé à l'assainissement collectif. Le prix des contrôles des agents des différents services publics d'assainissement non collectif (SPANC) de la Réunion fait tiquer. Le directeur de la régie des eaux La Créole n'élude pas le "montant important" induit mais parle également de nécessité environnementale. Entretien avec Patrick Pellegrini, directeur délégué de la Régie des eaux de Saint-Paul. Une ville qui a commencé ses contrôles il y a deux ans, non sans réticence de la part des usagers.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 29 novembre 2012 à 11H55

Zinfos : Toutes les communes de l’île ont désormais créé leur SPANC. Cette création date de quand pour Saint-Paul ?
Patrick Pellegrini :
Le conseil municipal de Saint-Paul a créé le SPANC en 2006 mais nous avons commencé les contrôles des fosses septiques il y a deux ans. Il faut comprendre que, à la manière des contrôles de présence de termites lors de la vente d’une maison, le diagnostic des fosses septiques est également obligatoire avant toute vente.

Vous avez commencé les contrôles il y a deux ans. Cela n’a visiblement pas occasionné de remous particuliers ?
Si. Les gens l’acceptent difficilement sur le terrain. Voilà pourquoi on essaye d’expliquer pourquoi il faut contrôler les fosses septiques.

Par quels arguments pouvez-vous les convaincre ?
Il vaut mieux des contrôles préventifs car on voit beaucoup de gens qui agissent uniquement quand c’est trop tard, que la fosse déborde. Je prends aussi l’exemple d’une fosse qui a plus de dix ans : elle devient un réel danger si on ne la vidange pas. Il faut aussi savoir qu’une fosse septique ne sait pas traiter les nitrates contrairement aux centres de traitement des eaux polluées. Et le nitrate est un élément chimique qui reste intact lorsqu’il est rejeté dans la nature. Il ne se dégrade pas avec le temps.

On en vient à l’aspect financier. Quel est le coût d’un contrôle du neuf et de l’existant pour les abonnés de Saint-Paul ?
Concernant les fosses neuves, c’est 400 euros. Je suis clair : c’est un montant important. Mais il faut intégrer le fait que c’est un montant que l’on a tenté de minimiser le plus possible. 400 euros, c’est le prix pour plusieurs vérifications. On intervient à plusieurs niveaux : avant même la pose pour délivrer des conseils, pendant l’instruction du permis de construire, au moment de la pose et aussi après la pose de la fosse. Pour les fosses existantes, le contrôle a été fixé à 150 euros.

 

Ces tarifs valent-ils d’un bout à l’autre de la commune, que l’on soit sur le littoral ou dans les hauts ?
Ils sont identiques partout. La loi nous impose que ce service s’auto-finance (à la date de leur création, les SPANC bénéficient en effet encore de cinq années durant lesquelles leurs comptes peuvent être confondus avec ceux du budget communal, ndlr). Pour s’auto-équilibrer, nous n’avons pas d’autres choix que de facturer le service.

Combien d’abonnés saint-paulois sont raccordés au tout-à-l’égout ?
16.000 foyers sont raccordés au réseau d’assainissement collectif des eaux usées. 22.000 foyers ont des fosses septiques.

Combien de contrôles ont été effectués depuis deux ans et par combien d’agents dédiés à cette tâche ?
1.000 fosses ont été contrôlées. Deux agents sont affectés à ce poste. Leur nombre devrait augmenter.

Malgré les contraintes du relief, tout le territoire pourra-t-il être « raccordable » au réseau collectif ?
Ce n’est pas une question de contraintes du relief mais plus une question de densité de population. Plus une zone est dense, plus il y a de chance que l’assainissement collectif soit proposé. Il y a les exemples de la Plaine, de Plateau Caillou ou encore du Guillaume qui, bien qu’en hauteur, sont ou seront reliés prochainement. Nous sommes aujourd’hui dans du 2/3 des foyers en fosse septique. L’objectif d’ici 2030 sera d’arriver à 2/3 des foyers raccordés aux eaux usées. D’autant plus que nous avons deux nouveaux outils que sont les stations de l’Ermitage et de Cambaie. Le réseau collectif progresse d’environ 10 à 20 km par an.

 

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