George Pau-Langevin avait cru mettre Didier Robert en difficultés en annonçant il y a deux jours la décision de l’Etat de diminuer unilatéralement -et sans aucune concertation- sa participation au programme de continuité territoriale.
En fait, cette décision risque bien de lui revenir comme un boomerang en pleine figure si Didier Robert se décidait à en faire une arme de guerre contre le gouvernement, et ses défenseurs locaux socialistes.
La continuité territoriale est une mesure populaire auprès des Réunionnais : 350.000 d’entre eux ont pu bénéficier de ce dispositif, dont 40% voyageaient pour la première fois… Nul doute qu’ils seraient donc partants pour manifester contre cette volonté affichée de remettre en cause ce qui est pourtant un droit constitutionnel, l’égalité de tous les Français et leur liberté de circulation sur le territoire national.
Pourquoi le gouvernement ne décide-t-il pas de réduire dans les mêmes proportions l’enveloppe de 187 millions d’euros allouée à la Corse au titre de la continuité territoriale, alors qu’elle n’attribue que 14 millions à la Réunion ? Et ce alors que la Corse ne représente que 320.000 habitants, contre 840.000 à la Réunion, et que le prix d’un billet d’avion ou de ferry est bien moins élevé qu’un Réunion-Paris?… Parce que nos chers gouvernants savent qu’on ne joue pas avec les Corses et qu’une telle mesure mettrait l’ile à feu et à sang. Alors qu’on peut tout se permettre avec les Réunionnais. Ils sont tellement gentils…
Et bien montrons leur que nous ne sommes plus gentils. Mettons au défi les élus socialistes, avec en premier lieu les parlementaires, de prendre position sur ce dossier. Et surtout, appelons à une grande manifestation devant les grilles de la Préfecture pour leur dire en masse : « Stop, ça suffit. Arrête abuse su le petit » !