

Au Conseil général, Pierre Vergès, désormais vice-président en charge de la politique des transports au Département, a insisté sur la nécessaire rapidité de mise en place du syndicat mixte de transport à la Réunion qui doit réunir toutes les composantes en charge du transport dans notre île, à savoir l’État, le Département, la Région et les AOT. Il sera en charge de la mise en place, notamment, du Trans Eco Express qui prévoit 2.000 bus sur les routes réunionnaises, à la place du Tram-Train abandonné par la majorité régionale.
Tout d'abord les élus ont voulu rappeler la politique de transport mise en œuvre par le Département, "les cars jaunes, ce sont 5,2 millions de voyageurs, plus de 8 millions de kilomètres, 17 lignes, 120 véhicules pour l'année 2010", rappelle Michel Dennemont, vice-président du Conseil général. "Le marché cars jaunes se termine fin avril 2013, nous souhaitons qu'il reprenne avec les syndicat mixtes de transport", précise-t-il. Pour lui, le Conseil général a montré "son savoir-faire" en matière de transport et il souligne que pour le moment le Trans Eco Express, "promesse" électorale de Didier Robert, président de la Région, "n'a toujours pas vu le jour".
Axel Vienne, vice-président au Département, va plus loin. Pour lui, la Région n'a pas la "compétence" que le Conseil général possède en matière de transport mais Pierre Vergès souhaite désormais que le Département et la Région travaillent dans une démarche "unitaire", même si pour le moment, il s'interroge sur les 2.000 bus promis par la Région. "Où sont-ils ? combien exactement ?", a t-il renchéri.
Après les hostilités, la réconciliation ?
Axel Vienne fait état de deux projets "dans les tiroirs du Département" depuis un moment. Tout d'abord la création d'une centrale mobilité qui "diffusera une information aux voyageurs sur toute l'offre de transport de l'île via internet, smartphone…" pour un coût de 130.000 euros et réalisable en huit mois. Deuxième projet, une enquête ménages et déplacements d'un montant compris entre "1 et 2 millions d'euros H.T" qui servira à obtenir "une photographie de l'ensemble des déplacements des Réunionnais". Des projets qui doivent être intégrés à la création du SMT.
Car pour le moment, ça coince toujours entre Département et Région sur la création de ce Syndicat Mixte de Transport. En octobre dernier, le Conseil général avait boycotté une réunion de travail sur le Trans Eco Express, à la Région, tant qu'il n'aurait pas d'information sur le réseau de bus mis en place. Mais le Département "semble" vouloir faire avancer ce SMT dans le bon sens. "Nous sommes sur un territoire insulaire, la population augmente, il faut que l'on se coordonne. Avant d'aboutir à une autorité unique (ndlr : SMT), montrons que nous voulons avancer dans le bon sens", souligne Pierre Vergès.
Des points à éclaircir
Pour "accélérer" la mise en place de ce syndicat, Pierre Vergès et la directrice des déplacements et de la voirie, Mylène Gonçalves, doivent se rendre à la Région cet après-midi pour une réunion de concertation sur la mise en place du syndicat qui "chapeautera" le Trans Eco Express dont certains points doivent être encore "soulevés".
"Un certain nombre de points vont être abordés comme le financement des routes (les travaux de fluidification des routes étant la compétence du Département), le financement concernant les bus qui doit faire l'objet d'une précision de la Région et toute la partie communication à faire gérer par le Syndicat mixte et non le Conseil régional", précise Pierre Vergès.
Sur ce dernier point, le chargé de la politique transports au Département est clair : "Nous ne voulons pas financer du matériel roulant (ndlr : pour la mise en place du Trans Eco Express) et en contrepartie que la Région tire toute la promotion et la communication de la mise en place du transport en commun à la Réunion. Il faut que la communication soit prise en charge par le syndicat mixte de transport", une manière de ne pas favoriser une des collectivités au détriment de l'autre…
Les seuls bénéficiaires du SMT : Les Réunionnais
Mais le Conseil général est clair sur sa position : "Le syndicat mixte de transport ? Oui et très vite ! Nous irons à la rencontre du souhait le plus cher de la Région", précise Pierre Vergès.
L'ancien chargé des transports au Conseil général, Michel Dennemont, souhaite que soit également créé en "urgence" un syndicat des routes. "Les bus vont devoir rouler sur les routes réunionnaises, il faut que les collectivités s'entendent de chaque côté de la montagne".
Pour Axel Vienne, le Trans Eco Express n'arrivera "jamais", et de se poser la question dans le cas contraire de savoir "où vont rouler les 2.000 bus ?".
En tout cas, le rendez-vous est pris entre le Conseil général et le Conseil régional cet après-midi, à la Pyramide inversée. Un seul but, faire avancer le projet Trans Eco Express ou la problématique des transports en commun à la Réunion, dont l'unique bénéfice ne reviendra ni au Conseil général, ni à la Région mais aux Réunionnais. Ces derniers attendent une politique forte, de la part des collectivités, en matière de transports en commun.