Les syndicats du conseil départemental sont remontés contre la présidente de la collectivité, Nassimah Dindar. En cause, des risques psychosociaux pesant sur de nombreux agents, une absence de concertation avec les organisations paritaires, un organigramme « fait à la va-vite », sans oublier [les critiques de la présidente du Palais de la Source sur le rôle de certains agents administratifs]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-budget-primitif-2016-du-Departement-vote-par-les-elus_a98819.html lors de la dernière assemblée plénière.
Pour tenter de faire bouger les lignes, l’ensemble des syndicats de la collectivité a déposé un préavis de grève pour ce jeudi 7 avril 2016.
Comme l’explique un délégué du personnel, cela fait plusieurs années que les organisations syndicales tirent la sonnette d’alarme sur la gestion managériale du Conseil départemental. « Lors du dernier conseil technique, les syndicats ont voté contre la mise en place du nouvel organigramme, car il n’était pas correctement préparé et surtout pas concerté avec les différentes instances ». En cause notamment dans ce nouvel organigramme : le « manque de formation » de nombreux agents, qui n’arrivent plus à suivre les directives. « Les agents vivent sous pression : il n’y a qu’à voir le nombre de congés maladie au sein de la collectivité », poursuit-il, affirmant que le niveau de risques psychosociaux « est particulièrement élevé ».
Sur ces risques, des questionnaires ont été envoyés aux agents par la collectivité « il y a de cela trois ans. On attend toujours les résultats de ces questionnaires. Vous voyez l’importance que l’on accorde aux agents du conseil départemental… Ce ne sont pas eux qui donnent une mauvaise image de la collectivité, mais bien les élus », déplore notre interlocuteur, qui n’a pas oublié l’attitude de Nassimah Dindar lors de l’assemblée plénière du 15 mars dernier.
« Les arrêts-maladies pleuvent »
« Comme si la situation des agents n’était pas assez précaire, la présidente en a remis une couche lors de l’assemblée plénière en les insultant (en raison du rôle -supposé- de certains d’entre eux dans l’affaire du foyer de Terre Rouge, ndlr). Trop c’est trop », s’emporte le syndicaliste.
Même son de cloche du côté de la CGTR. « Tous les agents de la collectivité ont un devoir de réserve envers les élus mais certains d’entre eux ne respectent pas ce droit envers le personnel. On mérite le même respect. Dire que les administratifs décident et parlent à la place des élus c’est faux », s’indigne Virginie Gobalou.
Elle estime que le personnel du Conseil général est « maltraité » par sa hiérarchie : « On nous dit que tout va bien alors que dans le même temps les arrêts-maladies pleuvent. Les relations entre les cadres et les agents ne cessent de se dégrader : ces derniers sont de plus en plus exposés à des conseils de discipline ou à des blâmes ».
Plus de transparence au sein du CAP
Autre grief porté par Virginie Gobalou à l’encontre de la hiérarchie du Conseil départemental : l’avancement des carrières, « politisé » affirme-t-elle. « Nous demandons à la hiérarchie de tenir compte de l’ancienneté, de la compétence et de la motivation de chaque agent, et non pas à ses connaissances. Nous dénonçons le clientélisme au sein de la commission administrative paritaire (CAP, ndlr) et nous demandons que la transparence soit faite sur cette commission », poursuit-elle.
La déléguée syndicale réclame également « un vrai dialogue social » ainsi qu’un régime indemnitaire « équitable » pour toutes les catégories (A, B et C), « avec un plafond et non pas un régime par tête et par rendement ».
« On entend souvent dire que la hiérarchie met l’humain au centre de ses décisions. Elle ne doit pas penser uniquement à ses usagers mais également à ses agents », indique pour sa part la CFTC, qui regrette « l’absence de relations de confiance » entre les services et la DRH.