Après le boycott opéré jeudi 25 février par les élus de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne, ce conseil a pu se tenir ce vendredi en présence des groupes majoritaires et de l’opposition de Saint-Denis, Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne.
En préambule, le président de la Cinor, Gérald Maillot, a lu la motion déposée par les maires de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne, Jean-Louis Lagourgue et Maurice Gironcel concernant les orientations budgétaires de l’interco’.
Ceci fait, Jean-Louis Lagourgue a immédiatement pris la parole devant l’assemblée et a rappelé à l'assistance -mais surtout à Gérald Maillot- que la Cinor a été créée autour de deux axes : "la solidarité du territoire et la gouvernance partagée, au delà de toute sensibilité politique". "Tous les présidents de notre intercommunalité ont respecté ce principe de présidence tournante. Après deux décennies de fonctionnement, la réussite de la Cinor est unanimement reconnue et cette dernière a dépassé tous les contours des autres communautés d’agglomération de l’île. Elle comporte plus de projets d’investissements que toutes les autres intercommunalités réunies", a déclaré le 1er vice-président de la Cinor.
"Une crise sans précédent"
Il a également déclaré à l’attention de Gérald Maillot que l’élection de ce dernier "s’inscrit dans cette logique de présidence tournante" et que la volonté de l’actuel président de mener la Cinor jusqu’en 2020 "a créé une crise sans précédent". "Vous prenez une lourde responsabilité Monsieur Maillot, celle de créer un blocage institutionnel, reprend Jean-Louis Lagourgue. Je m’insurge contre votre conception manichéenne, avec d’un coté un enjeu prioritaire et de l’autre une politique politicienne. La question de présidence est centrale et indissociable de notre projet. J’espère que la raison va l’emporter : je vous demande donc de reconsidérer votre position", termine-t-il.
Après Jean-Louis Lagourgue, au tour de Maurice Gironcel de prendre la parole. Le maire de Sainte-Suzanne, solidaire de celui de Sainte-Marie, a également appelé Gérald Maillot à respecter le principe de présidence partagée, "un pilier démocratique de notre intercommunalité ". "Lors de votre élection en date du 23 juillet 2014, vous avez déclaré que le mode de fonctionnement respecterait les uns et les autres. Personne n’aurait imaginé que deux ans après, vous alliez revenir sur votre parole, jetant ainsi le discrédit sur les élus", déplore le second vice-président de la Cinor.
"Depuis 20 ans, elle (la Cinor, ndlr) est à nos yeux un exemple qui, certes, reste à parfaire, mais qui pour l’essentiel travaille pour le bien de toutes et de tous", poursuit le maire de Sainte-Suzanne, qui met Gérald Maillot face à ses responsabilités : "Contrairement à ce que vous avez pu prétendre, le principe de la présidence alternative entre les trois communes ne revêt aucun caractère illégal mais relève d’un processus totalement démocratique. Si toutefois tel était le cas, votre élection, conséquence directe de la démission du Maire de Sainte-Suzanne en juillet 2014, serait elle-même issue d’un processus illégal : il vous appartiendrait alors d’en tirer tous les enseignements nécessaires".
"On se croirait en Corée du Nord"
Après avoir longuement écouté ses deux vice-présidents, Gérald Maillot a déclaré avoir pris "acte" de leurs recommandations, sans pour autant les commenter.
Il a proposé dans la foulée de commencer à "délibérer sur les rapports", ce qui n’a pas plu aux élus de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne, qui ont préféré marqué leur désapprobation en quittant silencieusement la séance, pour se rendre dans une salle annexe du conseil communautaire.
En préambule, le président de la Cinor, Gérald Maillot, a lu la motion déposée par les maires de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne, Jean-Louis Lagourgue et Maurice Gironcel concernant les orientations budgétaires de l’interco’.
Ceci fait, Jean-Louis Lagourgue a immédiatement pris la parole devant l’assemblée et a rappelé à l'assistance -mais surtout à Gérald Maillot- que la Cinor a été créée autour de deux axes : "la solidarité du territoire et la gouvernance partagée, au delà de toute sensibilité politique". "Tous les présidents de notre intercommunalité ont respecté ce principe de présidence tournante. Après deux décennies de fonctionnement, la réussite de la Cinor est unanimement reconnue et cette dernière a dépassé tous les contours des autres communautés d’agglomération de l’île. Elle comporte plus de projets d’investissements que toutes les autres intercommunalités réunies", a déclaré le 1er vice-président de la Cinor.
"Une crise sans précédent"
Il a également déclaré à l’attention de Gérald Maillot que l’élection de ce dernier "s’inscrit dans cette logique de présidence tournante" et que la volonté de l’actuel président de mener la Cinor jusqu’en 2020 "a créé une crise sans précédent". "Vous prenez une lourde responsabilité Monsieur Maillot, celle de créer un blocage institutionnel, reprend Jean-Louis Lagourgue. Je m’insurge contre votre conception manichéenne, avec d’un coté un enjeu prioritaire et de l’autre une politique politicienne. La question de présidence est centrale et indissociable de notre projet. J’espère que la raison va l’emporter : je vous demande donc de reconsidérer votre position", termine-t-il.
Après Jean-Louis Lagourgue, au tour de Maurice Gironcel de prendre la parole. Le maire de Sainte-Suzanne, solidaire de celui de Sainte-Marie, a également appelé Gérald Maillot à respecter le principe de présidence partagée, "un pilier démocratique de notre intercommunalité ". "Lors de votre élection en date du 23 juillet 2014, vous avez déclaré que le mode de fonctionnement respecterait les uns et les autres. Personne n’aurait imaginé que deux ans après, vous alliez revenir sur votre parole, jetant ainsi le discrédit sur les élus", déplore le second vice-président de la Cinor.
"Depuis 20 ans, elle (la Cinor, ndlr) est à nos yeux un exemple qui, certes, reste à parfaire, mais qui pour l’essentiel travaille pour le bien de toutes et de tous", poursuit le maire de Sainte-Suzanne, qui met Gérald Maillot face à ses responsabilités : "Contrairement à ce que vous avez pu prétendre, le principe de la présidence alternative entre les trois communes ne revêt aucun caractère illégal mais relève d’un processus totalement démocratique. Si toutefois tel était le cas, votre élection, conséquence directe de la démission du Maire de Sainte-Suzanne en juillet 2014, serait elle-même issue d’un processus illégal : il vous appartiendrait alors d’en tirer tous les enseignements nécessaires".
"On se croirait en Corée du Nord"
Après avoir longuement écouté ses deux vice-présidents, Gérald Maillot a déclaré avoir pris "acte" de leurs recommandations, sans pour autant les commenter.
Il a proposé dans la foulée de commencer à "délibérer sur les rapports", ce qui n’a pas plu aux élus de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne, qui ont préféré marqué leur désapprobation en quittant silencieusement la séance, pour se rendre dans une salle annexe du conseil communautaire.
Là, les maires des communes "frondeuses" ont déploré l’attitude de Gérald Maillot. "Tout ce que le président a à dire, c’est qu’il prend acte. C’est inadmissible", ont déclaré les deux édiles. "On se croirait en Corée du Nord", affirme même Jean-Louis Lagourgue. "Nous aussi nous prenons acte et nous disons que Gérald Maillot joue avec le feu", reprend le maire de Sainte-Marie. "Deux communes soudées et qui représentent 50% du territoire ça peut poser et ça posera des problèmes, il va le constater. Ce n’est pas un chantage que nous faisons", assure le vice-président de la communauté d’agglomération, qui se dit "triste" de ces tensions après "tant d’efforts faits par les présidents respectifs de la Cinor". "
"Malgré ces déchirements, je suis de tempérament optimiste et j’espère que la raison va l’emporter. Il va comprendre que son projet de territoire ne peut-être mené à bien s’il a l’aval des conseils municipaux de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne", espère-t-il.
Les deux édiles sainte-marien et sainte-suzannois attendent également beaucoup du vote du prochain budget primitif, qui se tiendra le 24 mars prochain, où "beaucoup de choses vont être dites". "Nous allons décortiquer et dénoncer également les dérives que nous avons constatées dans les différents budgets, en particulier celui de l’investissement, qui plonge de manière incroyable", indique Maurice Gironcel.
Sainte-Marie et Sainte-Suzanne face à "l'ogre" dionysien
Jean-Louis Lagourgue va même plus loin. "Nous constatons que les finances de la Cinor ne sont pas aussi saines qu’annoncées car les charges de fonctionnement ont explosé. Les charges induites par la Cité des Arts coûtent à la Cinor plus de trois millions d’euros par an et celles d’Aquanor plus de 800.000 euros. Nous dénonçons aussi des recrutements injustifiés et surtout politiques…" affirme Jean-Louis Lagourgue, pour qui ces "dérives mèneront la CINOR dans une impasse budgétaire".
"Les marges étaient relativement confortables avant le passage de relais à Gérald Maillot", poursuit-il. "Saint-Denis s’est servi au détriment des petites communes que nous sommes. Ce n’est pas notre vision de l’intercommunalité. Nous voulons une intercommunalité de solidarité, de destin, et il faut que tous les élus en soient conscients", martèle-t-il.
Jean-Louis Lagourgue lance un appel à ces derniers : "Je leur demande de se pencher sur la réalité de la Cinor, cela va peut-être les inciter à nous rejoindre".
Sainte-Marie et Sainte-Suzanne face à "l'ogre" dionysien
Jean-Louis Lagourgue va même plus loin. "Nous constatons que les finances de la Cinor ne sont pas aussi saines qu’annoncées car les charges de fonctionnement ont explosé. Les charges induites par la Cité des Arts coûtent à la Cinor plus de trois millions d’euros par an et celles d’Aquanor plus de 800.000 euros. Nous dénonçons aussi des recrutements injustifiés et surtout politiques…" affirme Jean-Louis Lagourgue, pour qui ces "dérives mèneront la CINOR dans une impasse budgétaire".
"Les marges étaient relativement confortables avant le passage de relais à Gérald Maillot", poursuit-il. "Saint-Denis s’est servi au détriment des petites communes que nous sommes. Ce n’est pas notre vision de l’intercommunalité. Nous voulons une intercommunalité de solidarité, de destin, et il faut que tous les élus en soient conscients", martèle-t-il.
Jean-Louis Lagourgue lance un appel à ces derniers : "Je leur demande de se pencher sur la réalité de la Cinor, cela va peut-être les inciter à nous rejoindre".