Depuis le mois de mars, Frédérique Littré est locataire d’un logement situé au Gol à Saint-Louis. Cette jeune mère de famille vit seule avec ses deux enfants. Problème, le logement qu’elle occupe est particulièrement délabré, une partie du toit, fissuré, menace même de s’effondrer. Le moindre épisode pluvieux devient particulièrement problématique puisque l’eau s’infiltre dans les murs et l’humidité pénètre dans toute la maison. Le bailleur ayant pris soin de remettre, superficiellement, en état les murs de la maison avant l’arrivée de la locataire, celle-ci était loin d’imaginer que son logement se dégraderait en quelques semaines. Sur les murs moisis, le camouflage de la dernière couche de peinture n’a pas tenu et des pans entiers se détachent dans différentes pièces de la maison : « Lorsqu’il pleut, ça sent les vieux journaux pourris », souligne la locataire un peu abattue.
Des loyers impayées ?
Avec la saison des pluies qui arrive, l’inquiétude grandit car l’eau stagne sur le toit. Depuis près de six mois, la locataire tente de négocier avec le propriétaire pour qu’il rénove le logement. Pour l’heure, selon la version de la locataire, ce dernier ne voudrait rien entendre, il aurait juste proposé que l’occupante des lieux fasse les travaux, tout en s’engageant à la rembourser lorsqu’elle quitterait le logement. De son côté, le propriétaire assure être prêt à faire les travaux mais dénonce surtout des loyers impayés. L’homme aurait même contacté l’association « Roul pa nou », tout en exagérant son préjudice puisque sa locataire aurait arrêté de payer depuis le mois d’août et non depuis le début du bail comme il le laisse entendre. Toutes ces informations ont été vérifiées auprès de l’avocat de la locataire, maître Saïd Larifou.
Faire constater l’insalubrité
La mère de famille et son avocat souhaitent maintenant porter l’affaire en justice et faire constater l’insalubrité du logement. En amont de cette démarche, la locataire avait déjà contacté divers organismes pour dénoncer cette situation. Comme la jeune mère de famille perçoit des aides au logement, elle avait notamment contacté la Caisse d’allocation familiale afin qu’un agent vienne faire un constat d’insalubrité, mais personne n’aurait répondu à son courrier. Des démarches ont également été faites auprès de l’ADIL et du CCAS de Saint-Louis, mais là encore, aucune solution n’a été trouvée.
En attendant que maître Larifou lance la procédure judiciaire, sa cliente espère qu’elle pourra trouver rapidement un autre logement. Elle a notamment fait appel aux différents bailleurs sociaux mais sa situation n’étant « pas prioritaire » , il lui faudra encore patienter plusieurs mois avant d’espérer en obtenir un. Quoi qu’il en soit, même si elle devait déménager, elle souhaite absolument que le logement soit déclaré insalubre ou que des travaux soient effectués pour que le prochain locataire ne vive pas la même mésaventure.